Resumo de La Saga Des Chalenge De Normandie : Livre 9

Qui était Jehan Chalenge, vicomte de Quatremares en 1380 ? D?où venait-il ? Qui furent ses descendants, lesquels ont tous appartenu à la lignée des « Chalenge (ou Calenge) de La Liègue » ? L?un d?eux, monsieur Eugène de Chalenge, avocat de talent et ancien maire d?Evreux de 1848 à 1849, fut l?un des derniers « représentants » de la branche. Certes ! Mais j?ai eu la chance de découvrir bien d?autres éléments de réponses à ces interrogations. Ils constituent le corps de ce Neuvième Livre. Nous rechercherons ensuite les membres de la lignée des « Chalenge du Mesnil Anceaulme », issus de Guillaume Chalenge, bailli de Louviers en 1409. Ce sera l?objet du livre suivant. Ainsi aurons-nous présenté ces deux branches, qui, réunies, ont constitué la Maison des Chalenge de Normandie.

1 - De Jehan Chalenge, avocat et conseiller de l?archevêque de Rouen, puis vicomte de Quatremare et de Rottot

Le 27 avril 1380, Jehan Chalenge, alors avocat et conseiller de l?archevêque de Rouen, est présent ce jour aux assises de Louviers :

« ? Es assises de Loviers tenues par nous Jehan de la Moriciere, senechal et garde du temporel de tresreverent pere en Dieu et seigneur monseigneur larchevesque de Roen, le samedj continue du vendredi XXVIIe jour davril lan de grace mil CCC IIIIXX pour ce que nous avons este deuement informez que vint et VII soult tournois et II capons de rente par an sont deus as religieux abbe et convent de saint Taurin devreux Cest assavoir neuf soulz et II capons sus le parquet de geolle de Loviers, dix soulz sus la halle au cuir es foulliers, et deux soulz sus lapentis du moulin Jourdain, lesqueilx heritages sont touz assis an la ville de Loviers et appartiennent a notre dit seigneur monseigneur larchevesque quil face satisfacion et paiement as dit religieus de ladite rente pour le temps a avenir et dez arrerages de ce qui peut estre deubs selon raison et la coustume du pais duquel commandement ledit receveur nous requist present mandement pour luy valoir en temps et en lieu ce que raison sera. Donne comme dessus, presens a ce Pierres du val Vaudrin, bailli de Loviers, jceluy mons Jehan receveur comme dit est, et Jehan Chalenge, avocat et conseiller d?icelluy seigneur? »

Le texte de ce compte-rendu est significatif : l?archevêque de Rouen réclame au bailli de Louviers, pour l?année 1380, 22 sous tournois et 2 chapons de rentes, que les Lovériens doivent au Couvent de Saint-Taurin d?Evreux, pour les locations de la prison, de la halle à fouler les cuirs et de l?appentis du Moulin Jourdain, héritages confiés aux religieux. Et c?est le sénéchal de l?archevêque, aidé de son avocat et conseiller, qui présente cette réclamation.

Le 27 avril 1380, Jehan Chalenge est avocat de l?archevêque de Rouen. Or, le 18 mai de cette même année, il rédige une quittance en tant que vicomte de Quatremare et de Rottot pour le comte d?Alençon et du Perche (Bibliothèque Nationale) :

« ? Sachent tout q(ue) nous Jehan Chalenge viconte de Quatremares et de Rottot pour mons(eigneur) le conte dalencon et du perche et comis de y(celui) mondit S(eigneur) a recevoir ce qui lui est et pourra estre deu acause delad(i)te part de terres les aid(es) ayans? p(ou)r le fait de laguerre ses l(ect)res estantes ou dyoc(ese) devreux confessons avoir eu et receu de Mich(el) de la Fosse recev(eur) des diz aides dela guerre oudit dyoc(ese) devreux la som(m)e de quatre vins cinq livres quatre soulz neuf? sur ce qui peut est(re) deu amon dit S(eigneur) acause des? »

Que dire du domaine de Quatremare ? Qu?il fut donné par Louis-Le-Hutin, roi de France, à Robert d?Artois, vers 1328. Rappelons qu?un siècle auparavant, en 1237, saint Louis avait octroyé le comté-pairie d?Artois à son frère Robert 1er, qui périt dans le désastre de Mansourah au cours de la croisade d?Egypte.Robert II, fils de Robert 1er, avait engendré Philippe, qui fut tué à Furnes. Robert II ne laissait donc qu?une fille, Mahaut, à laquelle le comté d?Artois fut attribué. Robert III, petit-fils de Robert II et fils de Philippe d?Artois, disputa le comté à sa tante Mahaut mais perdit son procès. Accusé de l?avoir fait empoisonner puis d?avoir tenté de faire assassiner le roi, il fut proscrit en 1331. C?est à la suite de cet arrêt de flétrissure que la seigneurie de Quatremare lui fut confisquée. Que devint-elle ensuite ? On sait qu?en 1367, Richard de Bellève était bailli de Quatremare, Lo(u)viers. Mais le 13 septembre 1378, les fiefs de Quatremare et de Routot furent adjugés au roi qui les donna à son neveu Philippe d?Alençon, archevêque de Rouen et patriarche de Jérusalem. C?est probablement au cours de l?année 1380 qu?ils passèrent ensuite à Pierre II, comte d?Alençon et du Perche, frère de l?archevêque. D?où leur érection en vicomté, au sens administratif du terme ! On peut donc avancer l?hypothèse que cette vicomté fut confiée à Jehan Chalenge le 1er mai 1380.

Un inventaire du 7 novembre 1334 nous décrit les biens trouvés en l?hôtel de Quatremare, après l?arrestation de Jeanne de Valois, femme de Robert d?Artois (Actes normands de la cour des comptes sous Philippe de Valois ; Bibliothèque Mazarine) :

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