Resumo de La Saga Des Chalenge De Normandie : Livre 7

Quels étaient les ancêtres de Jehan Challenge, ce laboureur de Gâtelles qui fut aïeul de noble homme Germain de Chalange et grand ancêtre de Louis Hector Chalange ? Nous avons montré, dans le Cinquième Livre, qu?ils étaient probablement originaires de Sées d?où le père dudit Jehan avait émigré après la Guerre de Cent-Ans. Mais avant d?apporter des éléments de réponse définitive à cette question, rappelons les grands traits de l?histoire de la ville de Sées.

1 - Eléments d?histoire de la ville de Sées (Extraits de recherches historiques sur la ville de Sées, de Maurey d?Orville ; 1829, de l?histoire générale du diocèse de Sées, de l?abbé L. Hommey ; 1899, de l?histoire des Sagiens, de Forget ; 1997)

La ville épiscopale de Sées, dans l?ancienne Basse Normandie, est située sur l?Orne, à une lieue de la source de cette rivière (environ 4 kilomètres). Elle est à 5 lieues d?Alençon et un peu plus loin d?Argentan, à 6 lieues de la célèbre Abbaye de la Trappe et à 8 lieues de Mortagne. Elle est éloignée de 26 lieues de Rouen, sa métropole, et de 40 lieues de Paris. La région de Sées était très boisée, ainsi que l?attestent les lieux-dits Bois-Hue, Bois-Geoffroy, Bois-Blaise, Bois-Roger, Bois-Chassevent, Bois-Gérard, Boiville, Bois-Josselin, Bois-Fouques. C?est une cité gauloise qui doit son expansion, vers le milieu du IIème millénaire avant Jésus-Christ, à sa position géographique. Plusieurs siècles avant les Romains, des peuples phéniciens s?installèrent sur ce lieu de passage que constituait le gué de la rivière. Ils y établirent un comptoir où ils s?arrêtaient lorsqu?ils venaient de Cornouailles, chargés d?étain, qu?ils transportaient ensuite jusqu?à Saint-Sébastien en Espagne. Ce métal leur était indispensable, car ils le mélangeaient avec le cuivre, pour obtenir le bronze et faire des outils et des armes très résistants aux chocs.

Pour mettre leurs marchandises à l?abri des pillages, ils édifièrent des fortins entourés de palissades. Les lourds charrois d?étain anglais transitaient donc par ce lieu de passage où l?on pouvait franchir l?Orne aisément. Très tôt, une bourgade de trois hectares environ entourée de palissades s?est constituée formant le noyau primitif de la ville de Sées, la rue du Grenier à sel créant l?axe nord-sud.

Sées connut une deuxième expansion grâce à la conquête romaine. Les nombreuses découvertes prouvent que sur l?actuelle place de la cathédrale s?élevait un temple païen. Ce furent les Saxons qui bâtirent la ville de Sées dès 286 jusqu?au Xème siècle, qu?ils appelèrent Sagiani du nom de Saxia, la Saxe, leur patrie. Ils créèrent un noyau au sud, autour de l?actuel square Saint-Pierre où ils édifièrent un premier château. A la même époque, Saint-Martin évangélisa la région et fonda dans la ville gallo-romaine un évêché. Lors de la décadence de l?empire romain, l?évêque demeura le chef incontesté de la communauté chrétienne et le seul représentant de l?ordre. Ayant reçu de l?empereur le pouvoir judiciaire, il devint seul compétent en matière de justice.

Sées a donc été jadis une place forte et l?existence de ses fortifications est attestée par un cartulaire très ancien de l?abbaye Saint-Martin, fondée par des moines au sud-est de la ville. On y lisait qu?en l?an 800 il y eut à Sées deux forteresses, l?une du côté d?Exmès et l?autre du côté d?Alençon. La première s?appuyant sur les anciennes murailles romaines englobait la cathédrale. On l?appelait le fort l?Evêque. C?était donc la plus vieille des deux. Quoique l?on manque de preuves positives pour établir que ces deux forteresses existaient dès l?an 400, il n?en et pas moins certain qu?il fallait que Sées fut anciennement une ville importante, puisque son diocèse était fort étendu. Elle était située dans l?ancienne Neustrie.

Vers l?an 800, les Normands commencèrent à infester les côtes de la Manche. L?évêque de Sées, Hildebrand, organisa la résistance. Alors les Normands remontèrent la vallée de la Dives, s?emparant de la forteresse d?Exmès et descendirent sur Sées. L?évêque se replia avec son clergé, mais la ville fut ravagée et brûlée, les églises rasées jusqu?aux fondations. Seules les reliques avaient été mises en sécurité. La région fut de nouveau ravagée en 876 et en 886. Cependant Rollon, le chef des Scandinaves, devenu le maître de la Normandie, fit peu à peu règner l?ordre. Comprenant la puissance qui pouvait leur venir grâce à l?appui de l?Eglise, les Normands fondèrent de nombreuses abbayes. Au fil des ans, plusieurs de leurs descendants devinrent évêques. Le petit-fils de Rollon, Roger, fut ainsi évêque de Rouen. L?évêque de Sées, Mauger, était lui aussi un de ses descendants. On comprendra ainsi la formidable implantation normande dans cette région. De là est venue également la puissance morale et civique des évêques de Sées, qui furent à la fois chefs spirituels et gouverneurs de cette ville. Ils représentaient Guillaume et ses descendants qui en faisaient leurs alliés. De plus chaque abbaye devenait un poste de défense et un relais en cas de besoin pour la conquête ou la pacification du pays.

Après la conquête normande ont commencé les grands pélerinages. Le plus important fut celui du Mont-Saint-Michel. Pour ces guerriers normands, l?archange Saint Michel représentait l?Eglise, mais aussi le pouvoir. C?est donc un saint armé d?un glaive et portant une armure que les gens allaient vénérer.

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