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Vent De Norois Sur La Neustrie
(René Guillemier)

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Nommer, c?est créer ! disait un philosophe aristotélicien. C?est dévoiler ce qui constitue l?intelligibilité propre d?un individu, indépendamment de ses déterminations concrètes. A l?inverse, le défaut de nom conduit à la destruction et au néant. Car tout pouvoir en général est contenu dans le nom. « Nomen omen » ! affirmaient les Latins : le nom est un présage !

Hommes et femmes de toute époque ont reçu un nom après leur naissance, voire au baptême, ou même après une initiation spirituelle, qu?elle soit païenne ou chrétienne. Car venant du latin « initium », le commencement, le fondement, l?initiation est le processus par lequel l?homme met le doigt sur les secrets de l?univers, et accède à des vérités supérieures. L?initiation est, de ce point de vue, comparable à un voyage de l?âme, et elle tend à une nouvelle naissance psychique et spirituelle qui fasse de celui qui l?a reçue un « renatus in novam infantiam », un homme rené dans une nouvelle enfance. Et l?âme de ces « renés » serait liée, paraît-il, à la grande épreuve reliant aux origines de Lumière, ambition centrale de tous les « éveillés ». Certes ! mais soyons vigilants ! Car à vouloir se purifier, et à tenter d?entraîner l?humanité dans un soi-disant bain de jouvence spirituelle, éthique, philosophique, ou politique, on finit souvent par envoyer les contrevenants sur un bûcher ardent, voire dans un four crématoire?

Mais revenons à nos moutons, et à leurs bergers nommément baptisés ! A partir du XIe siècle, après les calamités associées à la fin du premier millénaire : climat trop pluvieux, disettes permanentes, pauvreté et épidémies, toutes causes dont l?accumulation avait entraîné une dégénérescence de la paysannerie, l?Europe occidentale se caractérise alors par une forte expansion démographique due à un changement de climat très favorable. Les conséquences de ce réveil démographique sont multiformes. L?une d?elles consiste à provoquer une grande confusion parmi la population des hameaux, entre les nombreux Guérin, Hugues, Guillaume? qui y demeurent. Chacun va, dès lors, se voir affubler d?un surnom qui va compléter son prénom de baptême. Puis cet anthroponyme se transmettra par hérédité aux descendants de celui qui l?a reçu.

Ce fut le cas d?un homme d?armes du Xe siècle, tenant, probablement du seigneur-évêque de Sées, prélat tout autant que guerrier, et issu de la haute aristocratie normande, un fief situé à quelques lieues de ladite cité. Cet auguste sire sera l?origine d?une très ancienne famille « de Chalenge ». Car plusieurs années après le début de la conquête de l?Angleterre par Guillaume le Conquérant, 2 frères de cette lignée seront dénommés Guarinus et Hugo « de Calumniis » sur un acte de vente par lequel le prévôt de Bellême devait acquérir une terre sise en bordure de la forêt du même nom. Or cette futaie célèbre jouxte encore de nos jours un ancien lieu de culte celtique dédié à la déesse Bellisama, la « très brillante », d?où le nom de Bellême ! qui fut donné au bourg. Et la charte de transaction, où Guarinus et Hugo de Calumniis sont cités en témoins, est écrite en bon latin, langue administrative officielle des XIe et XIIe siècles.

Avant d?aller plus avant dans le préambule de cet ouvrage, une petite explication de la formation du duché de Normandie s?impose. Les nombreux pillages perpétrés par des Vikings sur les régions bordant la Seine furent les causes directes du traité de Saint Clair sur Epte, ratifié en 911 par Hrolfr, ou Rollon, fils d?un Jarl norvégien et 1er duc de Normandie. Il y reçut de Charles le Simple, roi des Francs de l?ouest, la ville de Rouen et les régions côtières situées à l?embouchure de la Seine où s?implantèrent ses frères d?armes. En 933, son successeur, Guillaume Longue Epée, obtint de plus vastes concessions. Pourtant, la création de la Normandie, qui émergea au milieu du XIème Siècle, relève plus des ducs et des guerriers vikings, dont l?expansion agressive ne s?est jamais ralentie, que de simples donations.

L?assassinat de Guillaume Longue Epée, le 17 septembre 942, par le comte de Flandre, mit la Normandie sous la tutelle d?un conseil. Son fils, Richard 1er, petit-fils de Rollon, n?avait alors qu?un an. Osmont, son précepteur, fit sortir secrètement l?enfant et alla le cacher chez son oncle maternel, le comte de Senlis. Furieux d?avoir été berné, le roi des Francs, Louis IV d?Outremer, s?allia avec son ennemi d?hier, Hugues, comte de Paris, et lui promit de partager la Normandie avec lui. Mais, à quelques temps de là, il apprit les préparatifs de guerre que faisait contre lui le roi danois Harold, à la demande du comte de Senlis, au profit de l?héritier présomptif. Les deux armées marchèrent à la rencontre l?une de l?autre. Enfin, le 13 juillet 945, elles se rejoignirent sur la Dives. Louis IV d?Outremer fut battu et conduit dans une prison à Rouen. Il ne retrouva la liberté qu?après avoir consenti à plusieurs dispositions territoriales en faveur des Normands.

Quinze ans après, les descendants de Rollon, cantonnés en Haute Normandie et harcelés par les Francs, se firent de nouveau prêter main forte par des Scandinaves venus de l?ouest. C?était en 960. Richard 1er, qui épousa pacifiquement Gunnor, la fille du chef d?une de ces bandes, permit ensuite aux guerriers de s?installer et de se convertir s?ils le désiraient. On peut donc voir là une seconde création du duché de Normandie. 





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