Resumo de Jean Roi De France (4)

Le clerc leva la tête et croisa Le regard d?Antonio, fixe, sans expression, comme s?il était vidé de toute émotion. Sandro comprenant le malaise et la mal-être du jeune homme lui tapota la main et fit signe au clerc de continuer son récit.

-? Le petit jean appelé ensuite Jean le Posthume, hériter de la couronne de France était mort pour toute la noblesse mais, en réalité Louise de Marieville pleurait en cachette son propre enfant. Elle s?était très attachée aux deux nourrissons et redoutait de perdre le second? Elle avait un ami, un homme de négoce dont les pensées étaient bien loin des turpitudes de la cour. Cet homme, Arturo Masaccio s?était installé à Paris et vivait de négoces mais également de prêts sur gage. Il était considéré comme honnête, sérieux et de confiance. Je ne sais pas si Arturo a vécu une romance ni même une histoire d?amour avec la Comtesse Louise. Je ne sais pas non plus si l?enfant que Louise a mis au monde était de lui mais il est vrai que le Comte de Marieville était âgé et bien souvent alité. Le fait est que la Comtesse fit appel aux services de son ami en lui confiant l?enfant et en lui demandant de devenir son père et son protecteur. Arturo s?exécuta et quitta rapidement Paris? !

Le silence était pesant car chacun avait bien compris la conclusion du récit et l?identité de l?enfant qui vécut à Sienne durant vingt ans au sein d?une famille d?adoption. Antonio eût la force d?évoquer lui-même, d?une voix faible, ce qu?il avait compris.

- Suis-je donc ce petit Jean sauvé par la mort d?un autre enfant ?

Le clerc hocha la tête en signe de confirmation. Antonio se tourna vers son oncle. Ce dernier n?osa pas croiser le regard de son neveu et restait inerte à regarder le sol en terre battue.

- La politique a ses raisons que je ne connais pas mais elle a voulu que Jean reste mort à tout jamais. Notre pape malade s?en ira bientôt rejoindre le seigneur et il a voulu que ce secret soit dit à l?intéressé. Il a voulu que tu sois en connaissance de tes réelles racines même si tu resteras pour le reste de ton existence Antonio Masaccio le fils d?un gentilhomme Toscan? !

-         Que sont devenus les artisans de ma protection Messire Clerc ?
-         Le chambellan est mort avec son secret ainsi que le Comte de Marieville qui s?est éteint dans son sommeil l?année suivante. Quand à la pauvre Comtesse de Marieville, elle a été vouée à une vie de recluse? !

Le clerc croisa les yeux de Sandro pensant aux propos tenus avant l?arrivée du jeune homme. Il comprit soudainement qu?il venait effectivement par ses propos de briser une vie et les espoirs qu?un vieil homme avait envers celui qu?il considérait comme son fils.

-         Ma mère vit-elle encore Messire Clerc ?
-         Elle n?est pas votre mère Antonio !
-         Je la considère comme telle car elle a su me sauver en sacrifiant son propre enfant ! ?Où est-elle ?

Le clerc hésita mais devant l?instance naturelle du jeune homme il répondit en se levant de table comme pour clore la discussion.

-         La Comtesse Louise a été enfermée dans un cloître tenu par les religieuses cordelières qui se situe dans la ville de Provins en France non loin de Paris. Elle y vit une vie monastique oubliée de tous et n?en est jamais sortie !

Le clerc épousseta sa robe du plat de la main et se dirigea vers la porte de l?entrepôt.

-         Je dois m?en aller? Ma mission est réalisée et je dois m?en retourner au plus vite auprès du pape pour lui en faire état et pour être non loin de lui quand il rendra son dernier souffle !

Il posa en guise d?adieu une main sur l?épaule d?Antonio. Sans mot dire Sandro l?accompagna vers la rue. Antonio ne se leva pas et resta prostré la tête entre les mains. Ils se saluèrent avec des visages crispés et marqués par l?amertume. Tandis que le clerc descendit la rue, Sandro rejoignit son neveu et lui tendit le verre de vin resté plein. Soudain, un cri de femme retentit au dehors en déchirant le silence.

-         A l?assassin ! A l?assassin !

( à suivre...)

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