Resumo de Marseille Marseille - FIDELE AMOUR RASTOIN

2 LE VENT Je sais pas si vous savez, mais à Marseille y a le Mistral. Quand j?apprends que les vents au Cap Horn, y soufflent à 200 kilomètres à l?heure, et qu?y renversent les bateaux, moi je rigole. Que Le Mistral quand y souffle à Marseille, 200 kilomètres à l?heure c?est quand y se traîne. Entre collègues, on se dit comme ça, té aujourd?hui y a un petit souffle d?air, tu le sens toi ? A peine y me répond, c?est vous dire. Quand j?étais niston, je prenais le tram, le 41, qui remontait la rue Paradis et après il allait à la Plaine. Le premier arrêt à la Plaine, y s?appelait Notre Dame du Mont, et pour y monter là haut, à la Plaine, le ouatman, c?est l?homme qui conduit le tram, y poussait la manette à fond, tout à droite il la poussait, la manette, le ouatman ; question que le tram il avance. C?est vous dire que la montée à la Plaine elle est pas facile, pourquoi chez nous la Plaine c?est pas une plaine, c?est un plateau, allez comprendre ! Faut dire le tram il était charge, hé ? C?était le soir et y remontait à la Plaine les poissonnières de la rue Vacon, que leur tafanari y pèse deux tonnes et plus. Elles sont tellement riches, les poissonnières de la rue Vacon, que la moitié des maisons de la Plaine elles leur appartiennent. Eh bé ce soir-là y soufflait un bon petit Mistral, que s?il avait soufflé au Cap Horn, les bateaux y se seraient envolés, et je blague pas ! Eh bé le tram y s?est arrêté, que le moteur y rugissait comme un taureau de Camargue. Mais tintin ! Y pouvait plus avancer le tram à cause que le Mistral y soufflait ! Même, je vais vous dire, le tram y s?est mis à reculer ! Le Mistral il le poussait en arrière, je l?ai vu je vous le dis. Que les poissonnières de la rue Vacon, é se sont mis à crier comme des mouettes, c?était pas beau à entendre. Y en a même une é s?est mise à genoux, par terre dans le tram, comme ça, à prier la Bonne Mère qu?elle vienne nous sortir de là. Que le ouatman y transpirait tellement que son siège était tout mouillé. Tant, il a glissé et y s?est retenu à la manette ! Lâche pas la manette, je lui criais, lâche surtout pas la manette, sinon on est morts ! Je la lâcherai jamais, il a dit cet homme d?une voix, mais d?une voix ! C?était tellement beau qu?une poissonnière de la rue Vacon s?est levée pour venir l?embrasser, que le ouatman a manqué périr étouffé. Les poissonnières de la rue Vacon, je sais pas si je vous ai dit elles ont des beaux tafanari, mais c?est rien à côté de leurs tétés, que si vous avez le bonheur qu?elles vous serrent dans les bras, vous trouverez jamais la sortie. Le tram il a reculé en arrière comme ça jusqu?à la rue Paradis. Tout le chemin qu?il avait fait avant c?était pour rien. Et là c?était le carnage, que les voitures elles s?envolaient dans les airs comme des ballons, tellement le Mistral il soufflait fort ! Que le tram y s?envolait pas à cause les poissonnières de la rue Vacon, que elles, même quand le Mistral y souffle le plus fort elles bougent pas plus que le Vieux Port, c?est vous dire. Le tram y s?envolait pas aussi que le ouatman il avait pas lâché la manette, malgré qu?il étouffait entre les tétés de la poissonnière de la rue Vacon.

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