Une Si Belle Chute De Reins
(Alexandra Majoral)
Fabrice s?embrouille dans ses sentiments. Il confond Shu et Agata. Fusionnent l?une et l?autre. Il ne sait plus faire de différence entre elles. La violence du premier amour le rend infidèle à l?amour présent. Alors que le premier était loupé, ratage, tout destruction ? l?aujourd?hui oblatif ??- il continue à le hanter , mauvais songe, mauvais regret, un remords, un repentir, quelque chose qu?on a laissé inachevé derrière soit, embelli par le temps et le travail du souvenir. Il ne sait plus où il en est. La tête à l?envers. Qui des deux il aime. « Elle avait un signe distinctif ? ? Une marque sur la joue, une petite cicatrice ronde, pas plus grosse qu?un cachou, légèrement creusée en profondeur, juste au-dessus de la lèvre supérieure, trace palpable d?une souffrance restée secrète à l?intérieur. ? Mais, non ! Une croûte d?un bouton de varicelle, que j?avais gratté avec les ongles et arraché. On dira que ce sera la trace de toi sur moi, tu veux ? ? Cette petite cicatrice, je ne sais pas, elle te résume, elle te contient toute, elle est ton logo, elle n?est qu?à toi. Quand je l?embrasse, j?ai l?impression d?embrasser l?intérieur de toi, ton c?ur. ? Tu travailles trop du ciboulot. » Je baisais sa bouche avec avidité et je faisais des v?ux à chaque baiser. J?aimerais que tu sois morte, enterrée, que tu sois crevée comme un rat, j?aimerais que ton teint de pêche devienne de cire, à l?instant, sous mon regard, que tes lèvres blanchissent, que tes yeux se révulsent, sortent de leur orbite, que ta langue se torde dans une crampe violente, un spasme tétanique, qu?elle se craquelle et noircisse et pourrisse. Elle se tord dans les convulsions. Elle m?a embrouillé les idées. Je ne m?y reconnais plus. J?aurais dû la biffer d?un trait épais le jour où nos yeux se sont rencontrés, ou après le premier baiser. Au lieu de ça, je me suis amouraché d?elle. Maintenant ma tête est déréglée. Elle n?est plus là. Absente. Il se met à pleuvoir. Le crépitement des gouttes minuscules et acérées contre la fenêtre. Je n?arrive pas à oublier qu?elle n?est plus là. Je ne m?habitue pas. Je crois toujours qu?elle est dans l?autre pièce, assise dans un fauteuil, qu?elle ne va pas tarder à sortir de sa torpeur, à apparaître, qu?elle va se réveiller. Je ne me fais pas à l?idée. Je n?admets pas qu?elle ne soit pas là. Que c?est terminé. Je ne l?accepte pas. VERTIGE Agata s?est fait couper les cheveux, elle aussi. Elle a dû me jeter avec ses mèches. À la poubelle, Fabrice !
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