Arôme
(jeffjoubert)
Arôme
Une
odeur d''absence rôde autour de mes murs, des tourbillons de
questions arpentent cette forêt inconsciente, ma conscience.
Esseulé, le public voit ma dégringolade vers des rues
amères où je traîne les pieds. Je respire, donc
je vis, quand le miroir ignore ton portrait. As-tu grandi ?
Parfois
je pêche une réponse. Je sais que le vent te promène
sur cette côte d''azur aux couleurs de propagande pour une
nouvelle rencontre, sur un banc. Parler de tout et surtout de rien du
tout, sentir la flamme du c?ur,
l''arôme d''une fleur des sables et se croire innocent sur la
carte du monde. Oublier un temps que le bonheur se construit à
plusieurs, se sentir libre à en pleurer. Écouter la
nature, la voile en fausse panne, avoir tes yeux comme horizon, ne
pas se méfier des dangers, se laisser porter poussé par
Eole, sur une route claire, sans naufrage... Plus aucune peur de nos
âges, accepter de vieillir, se construire à deux, créer
!
Quoi
?
Des
étoiles dans l''iris de nos fils et filles. Une famille. Un
tableau, un bateau...
Puis
oublier le supplice du présent, se savoir loin de ta robe qui
glisse sur tes hanches. Penser au futur invisible, croire encore et
encore que nous sommes nés l''un pour l''autre, et en délire
fuir pour une balade vers l''Océan Pacifique, s''y arrêter
afin de construire un nid, une ruche, jouer à l''autruche sur
cet îlot étranger, s''amuser sous le son des cornemuses.
Ici, le soleil est trop triste.
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