Le Carnet De Bord Et Ses Poèmes (deuxième Partie) - La Vie D'une Artiste 
(vanessa de Rouck)
  
Toi le pêcheur et moi la pécheresse   Vois ma bouteille bleue courir loin de ta ligne   On peut y trouver que douleur et tristesse   De ne pas avoir pu, de ne pas avoir su   On me dit maladroite et assassine   Je ne fus que des mots un moment délirant   Si ta main sans tache tu voudrais en passant   L'ouvrir pour y chercher le pourquoi du comment   Tu ne comprends rien à cette lettre ultime   Car moi-même vois-tu, j'écris comme on se noie   Bien sûr, ne l'ouvre pas, laisse la loin de toi   Car la bouteille et moi allons vers les cimes   Mon destin est écrit depuis longtemps déjà   Alors gentil pêcheur ne la ramasse pas.         Il est des souvenirs qui hantent mes pensées   Des images défuntes de tendresse et d'amour   Convictions partagées, de désirs insensés   D'espoirs démesurés envolés pour toujours   Je me retrouve seule dans cette chambre vide   Plus un bruit, plus un geste, le néant à jamais.   Et les ans m'alourdissent, je me sens apatride.   Tout ce qui est en moi, n'est que rêves bercés.   Que puis-je avoir encore qui ne me fut volé!   Que me reste-t-il donc, sinon mon désespoir   Qui pareil au pantin tout désarticulé!   S'ébranle ça et là en disant au revoir.   J'en appelle à la mort désespoir infini   Du fond de leur abîme, Prospérine et Satan   Attendent peu à peu que s'estompe ma vie   Et savourent ensemble ce magnifique instant.   Triste réalité qu'aujourdhui est ma vie   Certitude que jamais je ne pourrais sentir   Ce regard malicieux, ces lèvres qui sourient   Et me détourneront pour mieux me retenir.            La vague vient mourir sur le sable jauni   Elle efface les pas, les mots que l'on écrit   Un prénom ou un c?ur, il ne restera rien   Tel un amour fuyant, laissant le c?ur chagrin   La vague de l'amour à jamais s'est enfuie   Après que sur le sable elle ait tout effacé   Comme la nuit venant pour toi plus rien ne luit!   Sur la plage souillée ta peine a laissée.   La vague a déferlé sur ce c?ur tant meurtri   En marquant sa venue sur le sable jauni   Ce qu'il a prit de toi, il l'emporte à présent   Ne laissant dans ton c?ur que des ressentiments.                  L'écriture c'est ma cours suprême, mon sang qui sort de leau   L'écriture c'est une jouissance que je n'étouffe pas, une puissance pour transporter mes désirs en des lieux charmants   L'écriture c'est l'instrument de mes cris, mes hurlements dans un royaume où l'amour tient son empire et ne peut me retenir   L'écriture c'est des plages, des lacs, des déserts, des sommets que je suis seule à habiter   L'écriture m'élève au-dessus de mes absences, de mes tempêtes et de ma propre vie par de tendres intermittences   L'écriture c'est une rose qui ne perd jamais ses pétales et change de couleur avec des sanglots au miel et au nougat   Dis-moi la lune, dis-moi mon amie   Dis-moi enfin qui je suis, pourquoi je vis   Emmène moi vers des pays inconnus   Vers des lieux, des contrées où il ne pleut plus   Dis pourquoi es-tu plaine, et si infidèle   Pourquoi la mer te transforme en irréelle   Dis-moi la lune pourquoi ne souris-tu plus   Et pourquoi ta chevelure as-tu perdu   Demain à nouveau de ta taille tu diminueras   Au loin, je te regarderais, tu t'éloignes déjà   Reviens vite mon amie que je puisse chanter   Et à nouveau voguer vers des mondes enchantés!         Ce n'est peut-être qu'un rêve,   Le rêve de deux êtres qui se rejoignent,   Pour jamais ou pour toujours,   Pour la vie, pour un instant peut-être,   Pour le meilleur d'eux-mêmes.            Aimer,      J'aimerais être une chatte   Avec de grands yeux verts   Et de longues pattes   J'irai de gouttière en gouttière   Libre et indépendante   A la découverte du monde   Heureuse et insouciante   Telle une vagabonde   Sereine et rassurée   De savoir retrouver   L'amour et l'affection   Qui m'attendent à la maison   Une main douce et gentille   Qui me caresse tout du long   Mais surtout me titille   Le dessous du mentonJ   e ronronnerai avec délectation   Reconnaissante de cette affection   Je m'étirerai   Heureuse et langoureuse   Et m'endormirai   Confiante et rêveuse   De vivre un si grand bonheur   Qui remplirait mon coeur   Mais je ne suis qu'une femme   Qui reamne   A vivre sans amour et sans douceur   Moi qui ai tant de tendresse   A déverser et prodiguer   Mais je ne peux donner   Je vis dans la détresse   De l'horrible solitude   Et de ses turpitudes   J'aimerais être une chatte   Avec de grands yeux verts   Et de longues pattes   Heureuse dêtre sur terre.         Beauté des mots dans le silence des amours inavoués,   Les nuits de pâles incertitudes aux rythmes flous des marées,   Des sons qui montent comme les odes d'un chant ancien d'humilité,   Aux rimes douces d'un coeur qui bat aux ombres d'intenses virtuosité.   Dessein des mots comme un cadeau qui ne sera jamais ouvert,   Mouvance des mots comme une danse qui ne fait qu'effleurer la terre,   Plaisir du sens évanescent des mots qui gardent leur mystère,   Dessein de leau dans les rivières qui passe en caressant les pierres,   Dessins de signes comme une prière et enjamber d'autres ornières,   Ricochets bleus comme réponses apposées là sur le silence,   Frisson de l'eau comme une ivresse, jeux de sourires ou de genoux,   Ronde des mots à l'heure lente où la nuit devient vibrante,   Et reconnaître que je t'aime pour me dissoudre dans un poème.   Oh! Dansent dansent mes chimères, oh mes licornes, mes feux de joie!   Et moi je rêve ma Bohème peuplée de Dieux comme des Verlaine,   Peuplée de diables comme des «Je t'aime»,   Peuplée de toi, de cantilènes.   Une seule vengeance, ma seule défense:Mes mots qui troublent ton silence.  
 
  
 
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