Poésie
(Nissay Elyagoubi)
LA BELLA ANNA À Anna Tatangelo,
Je naviguais sur les vertueuses sérénades italiennes d?Anna Tatangelo. le site au milieu duquel j'étais situé était d'une seigneurie et d'une beauté irrésistibles. Les comptines d?Anna Tatangelo sont sans doute, dans mon âme lactescente. Mes esprits survolaient les cieux azuréens avec une apesanteur semblable à celle de l'air ; les ballades magiques d?Anna, telles que Ragazza di periferia et Quando due si lasciano, me semblaient aujourd?hui aussi rapprochées que les amours qui mouraient au fond de mon coeur fragile ; mon âme me paraissait aussi cristalline et éthérée, aussi innocente que la voûte céleste du firmament intersidéral dont j'étais merveilleusement enveloppé ; le souvenir des lieds romantiques d?Anna parvenait à mon c?ur, qu'adouci et énamouré, comme le chant des sirènes de Venise. Sur la petite rivière, rouge vif de son infini amour, passait quelquefois une belle transalpine du nom d?Anna. Et je me souviens que cette émotion olympienne et exceptionnelle, m?emplissait d'une immense allégresse. Je me sentais étrangement bien, je songeai à l?amour et au paradis. Je sortis de ma poche mon bloc-notes, et ma plume d?encre de Chine.
J?écrivais posément un poème, quand un bruit très léger me fit lever les yeux. Devant moi se tenait Anna, belle, fine, dont les yeux d?italienne, charmants et lumineux, absorbaient mon regard pur. Et je l'entendis dire, d'une petite voix deux mots :«- Je t?aime».
Ce spectacle m'avait troublé ; j'en demeurai heureux assez longtemps, me refaisant sans cesse la scène dans mon esprit. Parfois, un je t?aime inconnu suffit pour créer dans l?âme, l?envie d?aimer une femme?
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