Resumo de Canal 2 - richard gehenot

Qui peut survivre à un naufrage au milieu d?un océan déchaîné? Les cultismes attachés à la préciosité de leur langage lui parlèrent du destin. Jean s?assoit en bordure du champ. - Cette surface cultivable est comme mon esprit. Elle se développe rapidement pour arriver aux limites qu?impose l?agriculteur. Je n?aime pas ce genre d?explications. Les médecins m?ont indiqué la voie de la guérison. J?ai l?impression de pénétrer dans les profondeurs abyssales de mon désespoir. - Non! Mon aimée, je suis là pour calmer tes angoisses. Tu dois revivre afin que dure notre amour. Jean se redresse brusquement. Il n?ose pas croire en ce miracle. Le canal s?estompe pour laisser la place à un joli champ de fleurs rouge. - Tu n?es pas réelle! Ce n?est pas possible. Je pratique trop de culturisme. Le muscle prend le pas sur mon cerveau affaibli par la souffrance.- Si! Regarde ce bijou, tu me l?as offert après ton naufrage. Il symbolise notre amour. Je vis grâce à lui Porte le à ton c?ur, je serai toujours près de toi. Elise s?éloigne, marche quelques pas au milieu des fleurs rouge. Elle rit en levant les bras au ciel. Jean reste sur place, il serre ses tempes pour oublier cette illusion fantastique. Elise se baisse pour cueillir délicatement quelques pétales. Elise les fixe dans sa chevelure blonde. Jean aimait beaucoup ses cheveux qui ondulaient dans la brise légère. - Arrêtez! Cela fait trop mal. Tout cela n?existe pas. Laissez-moi seul avec mon désespoir. La fatigue accumulée des derniers mois a raison des faibles forces de Jean. Il tombe sur le sol inconscient. Jean se réveille sur le lit de sa chambre d?hôpital. L?infirmière lui prodigue les premiers soins. Elle lui parle doucement comme le ferait une mère pour son enfant.- Ne vous inquiétez pas, le docteur va venir vous voir. Vous avez dormi longuement Jean. Des promeneurs vous ont trouvé au bord du canal. Vous étiez inconscient. Que s?est-il passé?- J?ai trouvé dans un champ des graines de cumin. Depuis quelques jours je dors mal. Le cumul de cette fatigue doit-être responsable de mon état. Je souhaite me reposer.La porte s?ouvre, l?infirmière se lève pour laisser la place au docteur. Jean ouvre grand les yeux. Culard a revêtu une blouse blanche. Un stéthoscope autour du cou. Jean se redresse brusquement. L?infirmière sort discrètement en fermant la porte pour ne pas perturber l?examen. - Qu?est-ce qui se passe? Vous ne pouvez pas être médecin ici. Vous vivez sur votre île, sans éducation. Qu?avez-vous donc?- Ce n?est qu?un Instrument constitué d'un capteur à membrane, d'un tube souple en Y et de deux embouts auriculaires permettant l'auscultation. Il m?est très utile vous savez.- Arrêtez de vous moquer de moi. Dites-moi la vérité. Pourquoi m?avoir vendu ce bijou sans prix? Il représente l?éternité, il a été capable de ressusciter un instant mon épouse. Même votre petit chien est venu me voir. Quel est votre but?- L?immortalité est une bonne chose. Pourtant après plusieurs milliers d?années d?existence l?ennui m?est venu. J?ai découvert une nouvelle vertu dans ce médaillon. Les gens qui le portent transmettent inconsciemment leur savoir. Il emmagasine tout ce qu?il touche. Alors après quelques années je reviens reprendre mon bien pour mon seul profit. Donnez-moi votre talisman. Tous vos soucis disparaîtront sans laisser de traces. Culard tend la main pour que Jean lui donne le médaillon. La chambre tourne sur elle-même. Jean se recroqueville dans son lit. La souffrance revient, telle un océan en furie, frapper le rebord étroit de sa conscience fragilisée. Culard s?approche, le visage déformé par la haine. - De gré ou de force vous me laisserez ce collier. Pour que cela fonctionne, il faut que vous me le donniez ? Alors faites le, vous n?êtes pas prêt à recevoir un savoir millénaire. Il vous corrompt déjà comme il m?a corrompu. Vous pouvez retrouver le chemin de la guérison. Je peux même faire revivre votre épouse. Vous vivrez heureux pour le reste de l?éternité. Jean cri, l?infirmière re rapidement dans la chambre. Jean est en sueur. Elle le secoue par les épaules, le visage crispé. Jean lui fait peur.- Réveillez-vous! Je vous en prie. Vous avez fait un mauvais rêve. Tout va bien, nous sommes en sécurité dans notre bon vieux centre de soin. Vous savez que c?est un certain docteur Culard qui l?a financé, il y a cent cinquante ans?Jean comprend que son rêve n?en était pas un. Il ne faut pas éveiller les soupçons. - Je vais mieux maintenant. Laissez-moi la lumière allumée. Je dois réfléchir un peu. Demain matin j?irai au bord du canal. L?endroit me plait. Il est calme, reposant. Tout ce que je peux attendre pour l?instant de la vie. L?infirmière essuie son visage, elle l?aime beaucoup ce marin désorienté. Jean s?allonge doucement, le sommeil le reprend. La nuit s?écoule lentement sans autre mauvais rêve. Le docteur vient lui rendre visite sur le petit matin. Jean n?écoute pas ses conseils, il est ailleurs. Il a hâte de le voir partir. Il sourit à chacun de ses conseils. Un seul mot est resté de la conversation lors de son départ. Le médecin lui a dit que son mal était incurable. Son esprit est prisonnier de culpabilités profondes. Son navire puis son épouse, cela était trop.

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