Resumo de Canal 1 - richard gehenot

Cette silhouette qui court sur le chemin de halage, pas de doute, il l'a déjà vue quelque part. Jean essaye de reprendre ses esprits. Le petit cui-cui des oiseaux détourne un instant son attention. Il pose précipitamment sa cuillère pour se lever. Jean était en train de prendre son petit déjeuner sur un banc en bordure du canal. Il aime regarder le cuilleron. Son image déformée le fait toujours rire. La silhouette s?est également arrêtée. Elle semble surprise que Jean ne cherche pas à la poursuivre. Jean se gratte le cuir chevelu. Il hésite entre s?approcher ou continuer à regarder cette silhouette familière. Depuis la mort de son épouse Elise une coquille s?est formée autour de son esprit. Il ne veut plus connaître la souffrance de perdre un être cher. Pendant des années il a dirigé un cuirassé. Il était le maître à bord. Cette lourde responsabilité l?a éloigné de la réalité. Sa famille comptait moins. L?échec cuisant de la perte de son navire lui montra l?importance de sa compagne. Jean était blessé aux cuisses. Elle se montra patiente, elle l?aida dans sa rééducation. Un cuistax klaxonne en passant en trombe. Jean se retourne brusquement. Le conducteur n?est pas content.- Enlève-toi du passage au lieu de bailler aux corneilles. Jean se moque bien du personnage. Il regarde désespérément en direction de l?écluse. La silhouette s?est enfuie. Effrayée peut-être par l?arrivée brutale du véhicule en promenade. Un ouvrier hale un câble sur la berge. Jean court vers l?endroit où se trouvait la silhouette. Pour lui ce n?est pas possible, il a assisté à l?incinération du corps de son épouse. Un reflet cuivré le guide jusqu?au bord du canal. Il trouve un médaillon. C?est un bijou cuivreux qu?il avait offert à son épouse. Il n?a qu?une valeur symbolique. Jean l?avait acheté lors d?une escale sur une île faiblement peuplée. Son sol était cuivrique, les indigènes fabriquaient des bijoux pour les vendre aux marins de passage. Jean se souvient des paroles prononcées par le vendeur. - Je m?appelle Culard! Je vis depuis ma naissance sur cette île. Tu sembles un personnage hors du commun. Tu as de grandes responsabilités. Pour toi, je vais te céder ce que j?ai de plus précieux au monde. L?homme regarde soupçonneux le chemin derrière Jean. Une silhouette disparaît rapidement. Jean croit à une hallucination. L?histoire de l?homme le divertit. Jean a hâte de connaître l?objet de l?escroquerie. Il arme discrètement la culasse de son arme pour le cas où. L?homme continue à parler.- Moi! Culard, je ne suis pas un cul-blanc, le traquet motteux n?a qu?à bien se tenir. Je sens de la méfiance envers ma personne. Acceptez-vous de voir ce que je vous propose? C?est un grand sacrifice pour moi?- Oui! bien sûr, je suis avec vous. Mon arme n?est là que pour me protéger des voleurs. Ne vous inquiétez pas. Un petit animal culbute sur le côté. Jean lève son arme, prêt à tirer. - Non! N?en faites rien, c?est mon ami. Il est très peureux, ne le tuez pas. Il était avec moi dans un cul bas de fosse. Nous étions recouverts d?une demi coupole de pierre. Ce petit animal l?a expulsé dans les airs. Il avait autour de son cou un de ces petits bijoux de cuivre. Je vous le cède, de la détresse se lit en vous. La personne qui vous est précieuse a besoin de lui. Prenez-le en échange de quelques pièces d?argents. Jean renifle l?escroquerie, il sort tout de même trois pièces d?argent. Toute sa fortune. Culard rit, il serre précieusement le trésor.- Merci mon bon prince, avec ce trésor je suis à l?abri du besoin pour de longues années. Jean se redresse, il se souvient du culot de l?homme. Le canal scintille de mille feux. Le soleil se lève enfin. La nappe de brouillard se dissipe. Un petit animal vient se frotter contre lui. Le petit chien de Culard!- D?où viens-tu l?animal? De mon imagination. Je crois reconnaître le médaillon et je tombe sur toi. Le chien le renifle, il jappe joyeusement. Jean tient fermement le bijou dans sa main. Le chien semble le réclamer. Jean le tend achinalement vers lui. Il se sent coupable.- Non! Ce n?est pas possible, tu ne viens pas de cette île lointaine. Mon imagination me joue des tours. Retourne vers tes maîtres, laisse-moi tranquille.Jean court le long du canal, il a le faible espoir de retrouver la silhouette. Il observe les surfaces agricoles. Aujourd?hui il souffre, ce n?est pas de cette pitance qu?il veut. Sa bonne étoile arrive à son apogée. Il pensait être guéri. C?est son premier jour de sortie non accompagné. Il doit marquer la fin de sa culpabilité. Un mauvais plaisantin a le culot de venir le faire souffrir. Jean cherche dans sa mémoire les personnes qui l?accompagnaient sur le cuirassé. Il se souvient seulement d?un lieu de culte dédié aux marins. Ses camarades ne sont jamais rentrés au port. Il était le seul survivant de ce naufrage. Le navire s?est cassé en deux. Il a coulé en quelques minutes. Jean ne comprend pas comment il s?est réveillé sur cette plage de sable fin. Le bijou en cuivre serré dans sa main. Il l?a ensuite offert à son épouse. Il lui prédisait chance et fortune. Jean considéra le médaillon comme un talisman précieux.

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