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Venturi
(richard gehenot)

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VENTURIJe me promène sur un chemin désert. Le mistral se lève, alors naît en moi une étrange émotion. Elle forme avec le crissement des cigales un doux récital. Je reste sans voix, d?où vient ce trouble sans limites. Mon c?ur bat à tout rompre, une douce prose traverse mes neurones. Je me baisse pour toucher un brin d?herbe cherchant à échapper à mon introspection. Un sourire irradie mon visage, je parviens à saisir le morceau vivace. Je suis heureux, j?ai coupé l?herbe sous le pied au vent. Il essayait par de vaines tentatives coercitives d?empêcher mon acte insensé. La nature doit-être regardée, choyée non pas étudiée de la sorte pour finir en morceau. Je me rends compte trop tard de ce geste criminel. Le VENT redouble de violence. Il hurle dans mes oreilles l?acte ignoble commis. Je tente une médiation. Le mistral semble m?accorder son pardon. Les rafales sont moins prononcées. Mon regard se porte sur la cime des arbres. La grande plante ligneuse vivace pointe vers moi sa tige principale. Le tronc à la base ne se ramifie pas en branches. Elles n?ont plus confiance aux hommes qui les arrachent sans remords. Les branches ne poussent qu?à partir d?une certaine hauteur. C?est le fût de l?arbre qui s?offre à moi. Le mistral siffle d?avantage dans les branches pour m?indiquer le chemin. Je m?approche bercé par la douceur des cigales. De petits plans de thym parsèment les bordures. Mes pieds font attention de ne pas écraser les boutures en expansion. Non loin de là une petite ruade m?annonce fièrement ce qui coule de source. - Viens jeune homme, tu es la première personne sensible à nos émotions. Cet arbre souffre, tu dois l?aider. Pour cela le vent va t?indiquer la marche à suivre. Je reste sans voix, mon imagination me joue des tours par fascination. J?interprète le glissement de l?eau comme une conversation. Le doux clapotis rebondit en vagues successives lorsque le mistral se lève sans vice. Je me prends au jeu comme un novice.- Que dois-je fairepour vous aider? - Lève-toi, marche vers l?arbre afin qu?il te libère de tes doutes. Tu pourras alors prétendre à l?aider.La terre tourne, je ne peux plus respirer. J?entends une voix qui m?incite à accomplir une action étrangère à mon entendement. Le vent souffle davantage, je ne peux pas me contrôler. Il est pénétrant d?émotion, vivant c?est une onde pleine de vibration. Oh! Vent essence de notre vie, pourquoi t?amuses-tu ainsi. Ton souffle modulé provoque en nous des sentiments mêlés. Certains ne le supportent pas, ils deviennent hargneux. Il leur provoque des maux de tête à foison, les victimes refusent peut-être d?entendre la voix de la raison! Pourtant il est toujours là, aux aguets prêt à nous souffler dans l?oreille. Vent de l?espoir qui certains soirs continue à murmurer alors que nous sommes plongés dans un ciel étoilé. Nous restons sourd, nous ne voulons plus l?entendre c?est trop lourd. L?arbre est toujours devant moi. Ses branches semblent m?indiquer la voie de la sagesse. Elles pointent leur extrémité en m?invitant à approcher. Je marche comme une mécanique sans âme vers ce destin funeste. Chaque pas est un océan de souffrances. Une partie de moi-même refuse de croire en une union avec une chose impalpable. Je garde toujours un pied sur terre malgré mes rêves éveillés. Mon esprit a toujours maintenu une barrière entre l?imaginaire et le réel. Cette barrière se fragmente pour se transformer en une fine couche de verre. Elle se fissure petit à petit. Cette conscience collective submerge la vaste contrée de mon esprit.Je peux enfin communiquer avec le reste de la nature. Je touche enfin le tronc, cet instant semble un peu long. Je ferme les yeux pour sentir en moi toute cette vie grandir. Je sens la souffrance, le mépris envers ceux de ma race, je ne suis pas surpris. L?arbre m?aide dans cette recherche de compréhension. - Ne te fie pas aux apparences, elles ne sont que le reflet de notre mauvaise conscience. Echappe-toi, cherche le chemin capable de te sortir de l?ornière de tes préjugés. Je sais qu?au fond de toi-même tu refuses de croire à l?irréel. Ton monde est modelé à ton image. Un océan de béton soutenu par les bases d?une éducation trop matérialiste. Je tends la main vers ce qui me semble être l?essence de cette vie. Je comprends à cet instant que ce n?est qu?une apparence. Le miroir de notre conscience voilée par la barrière de notre connaissance. Je parviens au prix d?un effort soutenu à me concentrer sur le souffle du vent. Il est apaisant, je retrouve en lui tout ce que je n?ai pas compris. Mon corps cède à la fatigue, je me laisse tomber sur le sol. Quelque chose bouge, je sens la terre se soulever. Les racines de l?arbre sortent de terre pour me toucher. Elles ne me font pas mal, pourtant de petites fibres pénètrent en moi. Elles se mêlent à mon sang. Mon c?ur bat de plus en plus vite pour lutter contre ce mal inconnu. J?ouvre brusquement les yeux. Que suis-je en train de faire? Un élément étranger risque de me rendre malade. Je dois me défendre coûte que coûte. Le vent redouble de violence, j?ai l?impression qu?il me soulève dans les airs. Je suis toujours au sol, alors pourquoi cette sensation de vol?



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