Troubles
(richard gehenot)
Ce vent qui siffle cela me rend fou, mon estomac se retourne dans tous les sens. Je pense soudain à une série d?ïambes tracée rapidement sur une feuille de papier par un jeune ibère. Il n?est pourtant pas né dans la péninsule ibérique mais simplement près de l?océan. Son enfance, il l?a passé au milieu des ibéris à répéter ses paroles par ibidem. Soudain un Ibis survole l?îlot désert de ma conscience. Dans son bec pend une icaque, ce n?est pas coton à transporter. L?icaquier doit être très loin car il n?y a que l?océan à perte de vu. Parfois un iceberg traverse le champ de ma vision pour se perdre au loin. A ce moment j?ai une envie subite d?un ice-cream bien loin de cet icefield que je redoute de piétiner un jour. Au loin je vois flotter un ice-shelf, je ne cherche pas à aller par-là. Le froid commence à se faire ressentir au milieu de cet océan de glace. Dans mon sac, il y a un insecte hyménoptère térébrant pondant ses ?ufs dans le corps d?une chenille. Je dois délirer, le froid me fait voir des choses qui n?existent pas dans ce désert glacial.Mes connaissances en ichnologie ne me sont d?aucunes utilités pour survivre. Je cherche dans mes poches de quoi m?aider, je ne trouve qu?un tube d?ichtyocolle. J?ai toujours eu horreur de l?ichtyologie, je jette au loin le tube qui sent la friture. Un banc de poisson passe à ma portée, par dépit j?en attrape un, je deviens de plus en plus ichtyophage. D?ici demain je trouverais sûrement d?autres pitances moins éc?urantes, à moins de finir ici bas au fond de l?océan. Je me souviens soudain d?une icône orant le centre de mon écran d?ordinateur. Sans être un iconoclaste sur les figures du passé, je cherche un moyen pour m?en sortir. Tout à coup je me rends compte que je me trouve dans un canot de sauvetage gonflable. Il y a au fond une caisse plastique résistant à l?eau, elle a l?aspect d?un icosaèdre. L?ictère sur ma peau ne présage rien de bond. J?ouvre la caisse, un ictus me prend subitement. L?idéal serait que je prenne un peu de repos. Mais depuis mon naufrage, je ne sais pas depuis combien de temps je suis resté assis à attendre. Je me levais parfois contrôler ma canne à pêche de fortune. Une idéation s?est formée dans mon esprit pour chercher le meilleur moyen de survivre. Il ne faut surtout pas céder à la panique. Sans avoir les idéaux d?un grand aventurier, je souhaite conserver mon libre arbitre. Une idée me vient subitement à l?esprit. Je me souviens d?une fréquence identifiable sur mon poste de radio portatif. Durant mon désespoir, j?ai essayé vainement de contacter quelqu?un. Des bruits parasites me répondaient. Ils semblaient se moquer de moi, de ma pitoyable tentative de survie. J?assume tout à coup un enkystement conflictuel au niveau du vécu. Mon esprit n?arrive plus à se concentrer sur une tâche basique. Je prends cette assimilation pour un aspect d'un moi étranger qui à mon insu est comme un modèle dans la construction de ma nouvelle personnalité. Je me sens plus moi-même dans cette identification. Je cherche frénétiquement dans mon sac un miroir pour me regarder. L?image que me renvoie l?objet est identique à l?image de j?avais de moi-même. Je suis unique, ce qui ne fait qu'une seule et même personne: moi. Maintenant que je suis certain de mon identité, j?essaye de nouveau ma radio portative. Deux yeux rouges me regardent, ils semblent rirent de mes essais répétés. Ce sont les diodes indiquant le niveau des batteries. Je ne peux pas croire qu?une machine puisse être douée de raison. Je la jette à l?autre extrémité de mon canot. Une partie de moi lutte pour que je ne la jette pas au loin dans l?eau glacée de mon désespoir. Non! Ce n?est qu?un ensemble plus ou moins systématisé de mes croyances, d'idées, de doctrines influant sur mon comportement individuel à défaut d?être collectif. Je ne suis pas influençable, je ne veux pas croire en cette représentation de la réalité propre à une classe sociale. Elle est trop estimée, véridique par celle-ci. En réalité, elle est dndante de la place que cette classe occupe dans le mode de production, de son rôle dans la lutte des classes. L?océan tourne trop autour de moi, je ne parviens pas m?enlever de ce cauchemar. Pourtant je ne connais pas l?ensemble des particularités langagières propres à un individu donné. Je ne chercherais pas désespérément de trouver un idiome pour transmettre cette communication linguistique utilisée par ma communauté. Je sais que je souffre de la solitude, cette affection qui est définie en elle-même. Elle n'est ni la conséquence ni la complication d'une autre. Ce n?est pas une maladie idiopathique, j?ai bien reconnu sa cause. En jetant la radio, les fréquences de celles-ci se sont incrémentées. Une voix pure, cristalline retentie par le haut-parleur intégré.
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