Resumo de Fis Ou Malheur Algérie! (13)

Ce jour-là, j?ai eu à comprendre une partie de la problématique. J?avais compris que je devais choisir entre la soumission ou la disparition, après avoir refusé de tuer ou de mourir! J?ai opté pour mon effacement du quotidien de mes détracteurs. Après tout, l'idée de disparaître n?est pas mauvaise pour un homme qui refuse la haine! Alors autant le faire volontairement que de le subir dans le silence et la brouille! C'est ainsi que l'idée de l'exil est née dans mon univers et mûrissait dans la tourmente. Il me restait de choisir un pays qui serait prêt abriter un homme blessé? A première vue, les USA étaient ce refuge préféré des amoureux de la liberté. Mais pour des raisons complexes et sans beaucoup de choix, j'ai opté pour la France que je connaissais à travers sa littérature.

Avant de disparaître, il a fallu accepter de me soumettre. Acculé au mur de mon sort et forcé au seul choix de tuer ou de mourir, j?ai préféré fuir. On dira que je manque de courage et ceci est vrai! Quand on a quarante ans et des enfants, il ne faut pas avoir honte de battre en retraite. Il n?y a pas de honte à fuir la persécution qui fabrique des criminels et que beaucoup de gens ont le luxe de ne pas connaître. Mais que peut-on contre ces monstres qui ne savent se battre que contre leurs concitoyens bourrés d?amour pour leur patrie? Il fallait fuir ces bourreaux qui «ne remportent des victoires que contre les populations civiles dont les seules armes sont, le désespoir et la prière». Mais aussi, faut-il le dire, j?en avais assez de voir les gens mourir sous la torture et les monstres sévir en silence. Enfin, j?avais refusé d?être courageux et j?avais renoncé à l?audace!

Les pressions étaient telles, que je me croyais en prison. Dans un pays qui mesure plus de deux millions de kilomètres carrés, j?arrivais à peine à respirer! Les terroristes des uns et des autres nous nous privaient de l?oxygène. Pour m?évader de cette grande prison, il m?a fallu creuser un tunnel dans la tête des gens. J?ai tenté ma chance par les Frontières avec le Maroc. En vain, j?ai été arrêté puis relâché, non sans payer une rançon. Par suite, j?ai été mis en résidence surveillée pendant de longs mois durant lesquelles j?ai constaté que nous étions tous victimes d?une machination diabolique.

Dois-je raconter ce que j?ai enduré pour éviter la corrélation? Ce serait banaliser mes souffrances et normaliser la déchirure de mon âme! Ce que je peux dire, c'est qu'en dépit de ma situation qui s'était améliorée, j?ai subi des pressions invivables. Les militaires faisaient tout pour «impliquer les citoyens et monter le niveau de la haine parce qu?ils savaient combien cela leur fournit le soutien, tant bien intérieur qu?extérieur».

Les terroristes intensifiaient leurs pressions et multipliaient les actions terroristes. En même temps, ils s?entredéchiraient et s?acharnaient sur le reste du peuple. ?Ceux qui ne les servent pas sont considérés comme des traîtres, dénoncés et parfois abattus comme des collaborateurs. Une façon de recruter par la terreur. Ils comptent ainsi beaucoup sur la réaction des autorités qui jetteront les hésitants dans le camp de la subversion»

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