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Fis Ou Malheur Algérien! (11)
(Laïd DOUANE)

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.. je n?ai pas fermé les yeux toute la nuit. Il y a eu des évasions en série. le lendemain matin au lever du soleil, on nous a conduit par camions jusqu?à la sortie de la base à plusieurs kilomètres de là. C?était l?une des rares fois où le temps était clément. La clarté du ciel nous a permis de voir avec nos propres yeux cette horrible chose que nos frères gouverneurs nous avaient réservé pendant 171 jours dans des conditions propres à des traîtres. Jamais je n?avais imaginé que nous vivions au sommet d?une montagne au milieu du désert. En sillonnant la route tortueuse qui nous séparait de la plaine, j?ai dû m?introduire dans la haine. Moi qui était causant de nature, j?avais bizarrement perdu la langue devant l?indescriptible paysage de ce coin maudit qui porte bien son nom de «brasier»! En fait «j?ai l?impression que nous quittions l?enfer, avais-je écris à chaud!»

En effet, pour la première fois depuis notre arrestation, nous avons eu la chance de regarder notre tragédie par derrière. Je ne rêvais pas. J?étais bien en Algérie et mes détracteurs étaient bel et bien des Algériens! La question la plus sérieuse que je ne m?étais jamais posée auparavant était: Comment avions-nous échappé à la folie alors que toutes les raisons étaient réunies? Mais qui dit que je ne l?étais pas? En tout cas, j?avais le sentiment que quelque chose n?allait pas dans ma tête! Sinon pourquoi continuer à accepter un sort qui ne devait pas être le mien?

Je n?avais jamais vu une image aussi vilaine de la nature! On aurait juré que ce coin a été maudit. A bout d?un quart d?heure, nous terminions au fond d?une cuve d?une superficie d?un stade de foot entourée de rochers noirs et de fils barbelés. En face de nous se dressait une longue barre peinte en rouge et blanc annonçant un poste de police. Sur les deux côtés de la chaussée, plusieurs gendarmes attendaient. En les voyant, les détenus se sont mis à crier. On pouvait voir à droite comme à gauche, des dizaines de militaires à moitié enfouies derrière les dunes de sable. Des instructions leur ont été données de rester vigilants en leur expliquant que nous avions fait des entraînements en Afghanistan et que, de surcroît, nous étions capables de sauter jusqu?à dix mètres de hauteur.

Comme le jour de notre enlèvement, les passations de consignes ont eu lieu en présence des officiers supérieurs de l?armée et de la gendarmerie. Et nous continuions à rester dociles malgré les 171 jours de mépris. Nous avons essayé quelques frères et moi d?inciter à la mutinerie mais, en vain, la peur a fini par gagner. Après l?appel sous un soleil de plomb, nous montions un par un, sur les bus. Le mépris et l?humiliation n?ont pas été pour secouer nos aspirants à la liberté. Avant de donner le signal de départ, deux gendarmes montèrent à bord et nous menottèrent deux par deux sans la moindre opposition sérieuse. Devant cette peur injustifiée et la frayeur des jeunes gendarmes, j?ai décidé d?agir. Ainsi, au moment où on allait me menotter, j?ai tourné ma main pour que la menotte se referme sans prendre la forme de mon avant-bras. Ce qui allait me permettre de m?en débarrasser en prévision d?une éventuelle fuite.



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