Resumo de Lutetia - Pierre Assouline

Le narrateur de ce roman, Edouard Kiefer, Alsacien et ancien des Renseignements Généraux, est Le détective de l?hôtel Lutetia, un palace de la rive gauche à Paris. Il vit littéralement dans l?hôtel et nous raconte son quotidien en décrivant les personnages qui y habitent à l?année ou qui sont de passage, ainsi que les différentes situations ou événements qui les mettent en scène. Ce récit se situe à trois époques: avant, pendant et après l?Occupation Allemande de Paris et donc de l?hôtel. Avant l?Occupation, Edouard Kiefer décrit la vie de l?hôtel, véritable fourmilière avec ca cohorte d?employés. Il tient des fiches sur chacun des clients de l?hôtel, ces derniers étant des écrivains, des peintres, des hommes publics, des aristocrates, des hommes d?affaires et des familles avec leurs enfants. Parmi ces clients, Edouard Kiefer a deux maîtresses aux destins bien différents, dont une qu?il aime depuis l?enfance.Lorsque l?Occupation de Paris commence, les clients s?en vont et l?hôtel est réquisitionné par les Allemands qui y installent un quartier général du renseignement. Edouard Kiefer passe en revue les nouveaux «clients» de l?hôtel qui envahissent tout. On découvre alors des employés et des clients de passage qui reviennent, avec une personnalité différente de celle qu?ils avaient avant l?Occupation.Lors de cette période Edouard Kiefer nous confie ses états d?âmes car il est confronté à un problème de conscience comme la plupart des Français à cette époque: il faut composer avec l?occupant et s?exécuter de certaines tâches sous la pression, voir la menace. Il n?est ni un héros ni un collabo. Il éprouve un sentiment de répugnance et de révolte, mais il se sent impuissant. Il décrit l?ambiance infecte et délétère dans laquelle la France plonge à cette époque, avec les dénonciations, l?arbitraire, la «chasse aux sorcières», les trahisons, des policiers et des voyous qui deviennent des personnages importants car agents de la Gestapo, ceux qui s?enrichissent sur le dos des gens spoliés grâce à leur collaboration avec l?occupant. Puis intervient la Libération de Paris et l?hôtel est maintenant réquisitionné par les militaires Français. L?hôtel va servir de centre d?hébergement et de soins pour les «rapatriés», c?est à dire les prisonniers de guerre, les déportés des camps et les réfugiés. Edouard Kiefer décrit l?arrivée massive de ces gens et notamment celles des déportés avec leur tenue caractéristique, leur maigreur et leur état de santé précaire. Il raconte la façon dont ils sont interrogés par les autorités Française afin d?obtenir les papiers et le pécule nécessaires pour leur réinsertion dans la vie normale. On découvre l?organisation mise en place à l?hôtel pour les soigner, les nourrir, les vêtir et prévenir leur famille. Les manières utilisées par les autorités Françaises ne sont pas toujours douces et l?on touche du doigt le grand drame que ces gens ont vécu. Edouard Kiefer parle «d?une cour des miracles dans un labyrinthe de luxe». Certaines familles retrouveront certains de leur proches à l?hôtel, d?autres n?auront pas cette chance.Même s?il existe un fil conducteur à travers certains personnages et la description des états d?âme du narrateur, ce roman ne contient pas vraiment une histoire ou une intrigue principale, mais décrit plutôt une succession de personnages, d?évènements et de situations qui servent à décrire les faits dramatiques de cette période de l?Histoire. C?est néanmoins très intéressant comme une chronique.

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