Resumo de Fis Ou Malheur Algérien ! (7)

Il était 03H du matin. Nous nous sommes réveillés en sursaut par le ronflement de moteurs. Une dizaine de véhicules était rangée tout près de là. A travers la fenêtre, on pouvait voir à la lumière des phares, les soldats courir dans tous les sens. Quelques minutes suffiront pour investir les lieux dans un silence effrayant. Sous l?effet de la surprise, nous sortions, un par un, sans aucune opposition. Profondément choqués, quelques-uns mettaient leurs mains en l?air sans qu?on ne le leur demande! Devant la menace des armes, des injures et des coups de pieds à l?américaine, les otages trouvaient refuge dans les camions! Moi, j?ai préféré sortir en dernier dans l?espoir de trouver une astuce pour protester, mais j?en ai été vite dissuadé. Les rares personnes qui, comme moi, tentaient de s?y opposer, se sont, vite pliées aux ordres des militaires. Une fois sur les camions, les commentaires vont bon train:

- On vous a promis la liberté, vous voilà libres et heureux comme des poissons dans l?eau, dit un salafiste ironiquement! On ne rigole avec les promesses chez nos militaires,ajout t-il faisant allusion à ma récente démarche!

- Désormais, je ne ferrai plus confiance à personne, dit un autre.

Quoiqu?il en soit, nous avons été immobilisés dans les camions comme des bêtes de somme. Une fois installés sur des bancs métalliques, les gendarmes nous ont menottés deux à deux et dos à dos, en en prenant soins de nous attacher à nos sièges métalliques. Je me souviens lorsque l?un d?eux me tenait la main, tout tremblant comme une poule. Curieusement, j?ai eu pitié pour lui!

L?opération a duré moins d?une demi-heure et sans incident. Elle était réussie «cinq sur cinq», comme le-confirmait un militaire par radio! Avant de donner le signal de départ, deux gendarmes armés de kalachnikov prennent place à l?arrière de chaque camion!
Où allions-nous? Pourquoi à cette heure et que nous-voulait-on de nous? Personne ne semblait avoir de réponses. Même le capitaine Rezigue qui prétendait être mon ami me cachait la vérité. Il a eu tout de même, le culot de venir me saluer avant le départ. Il m?a juré que je n?avais rien à craindre sauf que nous allions passer en justice et serions libérés. «C?est juste une formalité m?a t-il assuré. D?ailleurs, dix personnes seulement sont demandés par la justice.» Et il m?a quitté en me donnant rendez-vous à la pharmacie pour une partie de scrabble, m?embarquant sans le savoir, dans de faux espoirs!
Au signal de départ, les détenus se sont mis spontanément à taper des pieds et à crier, en scandant les fameux slogans contre le régime. Ceci a retardé notre départ par peur d?une éventuelle attaque «terroriste». Après plusieurs minutes d?attente, le convoi est autorisé à prendre la route dans un climat d?émeutes.

- Ton ami nous prend pour des idiots, commente Mustapha! Hein! On nous fait monter sur des camions à 03H du matin et on nous ligote pour une simple formalité! Tout le monde riait.

- C?est ça les militaires mon cher, lui dis-je! Dénudés de scrupules, rien ne peut les arrêter pour arriver à leurs fins!

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