Resumo de Qui A Tué Mon Père (4)

.. j?entends des coups violents à la porte.- Dépêche-toi, sors, les mains sur la tête, ordonne une voix déchirante!- Il n?y a pas le feu, j?arrive, dis-je, jouant les «hommes» devant ma femme!Bien sûr, je me suis montré calme pour amortir le coup et sauver ma face kabyle. Ma femme hélas, a été profondément choquée! Subitement, elle est apparue comme une espèce de folle. Sous ses cris nourris aggravés par ceux de nos deux filles, j?ai quitté la maison, les mains en l?air comme un criminel! A peine ai-je mis les pieds à l?extérieur, qu?un gendarme embusqué derrière un fus, me tenu par le cou et me colle une paire de menottes!- Les mains en l?air, fils de?! Ecarte les jambes et regarde en l?air, fils de..!Tout en me fouillant, un jeune gendarme me fouille partout, tout en lançant des injures. La récolte a été fructueuse pour lui: Un portefeuilles bien garni, un mini poste radio et un petit livre de Coran. Content pour son butin, il me pousse violemment au fond de la camionnette où étaient rangés trois de mes camarades. Tout s?est passé tellement vite que je n?avais rien senti. En essayant de résister, j?ai récolté quelques coups de pieds assortis d?insultes à l?Algérienne.Ces souvenirs gravés dans ma mémoire, me harcèlent continuellement. Ma femme est traumatisée, elle aussi, et marquée à jamais par ce drame. En me voyant dans cet état-là, elle s?est remise à gémir, tout en serrant contre elle nos deux petites filles. Celles-ci s?en souviennent toujours! En fait, je n?ose toujours pas leur poser des questions à ce sujet, de peur de les froisser! Elles sont elles aussi traumatisées. Je ne me rappellerai toute ma vie leurs gémissements au moment où je quittais la maison sous les coups de pieds des protecteurs du régime. Je ne me rappelle plus combien de coups avais-je encaissés. Pour autant, ma peur s?était estompée puis m?a quitté progressivement à la vue des autres camardes. Et puis, le chef des gendarmes était quelqu?un que je connaissais bien. Donc, je ne devais pas avoir peur de l?assassinat comme ce fut le cas d?autres citoyens!Nous étions neuf détenus répartis en deux groupes sous la vigilance des jeunes gendarmes armés jusqu?aux dents. Il y avait, entre autres, le maire et son adjoint, le SG du bureau de wilaya du FIS, un syndicaliste douteux et moi. Nous étions escortés par deux 4/4 blindées. L?opération ressemblait à une intervention musclée contre une bande de mafieux. J?ai été accueilli par mes codétenus, dans une ambiance tellement dégagée qu?on se croirait en excursion! Nous causions comme si de rien n?était et le choc a été vite consommé, malgré la gravité de la situation. En fait, on été prévenus et nous avons accepté le sacrifice. C?est ma manière à moi de résister.L?état d?urgence n?a pas tardé à apporter ses fruits. Il a, dès les premières heures, vidé la cité de ses occupants habituels. Les rues ont subitement changé de décor. Il n?y avait plus aucune trace de police. On ne voyait que les bérets rouges qui sillonnaient la ville et les forces spéciales qui ont pris position aux coins des rues. Les rideaux des magasins sont baissés et les véhicules cloués au sol. Au passage de notre «caravane», les lumières s?éteignaient, au fur et mesure. Les citadins enveloppés dans leur peur se contentaient de regarder à travers les ouvertures de leurs fenêtres, comme des voleurs. Ceux qui venaient de nous donner la victoire ont montré leurs limites!- Voici le peuple pour qui nous-nous se sacrifions, commente le syndicaliste, négligeant les sommations de l?un des jeunes gendarmes! Regardez, comment ils se cachent comme des lapins!Et en dépit des vociférations de nos anges gardiens, j?ai rétorqué:- Pas si vite, mon frère! Les apparences sont souvent trompeuses. Ce peuple que tu méprises, ne tardera pas à se révolter..- Oui! Tu peux rêver, ce n?est pas interdit!

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