Resumo de Fis Ou Malheur Algérien!

Quand j?ai écrit qu?Abassi Madani est dangereux, je le pensais vraiment. C?est un homme que j?ai arrêté d?aimer, malgré ses qualités de meneur de troupes. Aujourd?hui, je me rends compte que je n?avais pas tort. A l?époque, l?Algérie était sur le point de déclarer la guerre à elle-même. C?était en 1989, la veille de la fameuse rencontre des leaders du mouvement islamique à la mosquée Oussama de Bir Mourad Raïs au sud d?Alger. Toutes les tendances y étaient représentées pour former le premier parti islamique de l?histoire de l?Algérie indépendante. J?étais encore sous les drapeaux. Je suivais avec intérêt le déroulement de la politique. Quelques semaines seulement, me séparaient de la vie civile. Rebelle de naissance, les ans m?ont transformé en boule de colère. A l?époque, notre pays s?apprêtait, sous la contrainte, à adopter les règles de la démocratie, notamment la liberté d?expression et le multipartisme. Pour moi comme pour beaucoup de révoltés de ma génération, ce parti très attendu serait une échappatoire du mal conformiste et totalitaire. Le mouvement islamique étant le seul capable d?affronter le régime, nous le suivions de très près. Nous étions prêts à adhérer au premier arrivé, pour combattre la tyrannie des généraux.Moi qui vivait, aussi marginalement soit-il, au sein de ce mouvement, je voyais mal comment les «frères» ne réussiraient pas ce paris! Pour moi, il était inconcevable que les «Mouslims» ne s?accordassent pas. Dans le même temps, je voyais mal comment arriveraient-ils à s?entendre en présence des Abassi Madani, Ali Belhadj, Mahfoud Nahnah et les autres concurrents! Connaissant leurs tendances et leurs rivalités, il n?était pas raisonnable de s?attendre à un miracle. Pourtant, j?y croyais fortement! Pris entre ma naïveté politique et mes trente années sans référence partisane, je minimisais le contraste. Formés tous les deux, au sein du FLN, chacun tirait les ficelles pour accaparer le leadership d?un mouvement condamné à la division.- Crois-tu qu?ils réussiront, me demande Amar, en regardant la première page du journal?- Pourquoi pas, réponds-je sans y croire vraiment?- Tu as oublié que Nahnah et Abassi Madani ne peuvent jamais cohabiter, même au paradis?

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