Poète? Sale Type
(jacques Gourvennec)
Poète? Quand ça te chante T'as les mots qui racol'nt sur un' gueul' d'inventaire Tout en haut sous ton front dans tes yeux d'acajous Qu'on dirait qu't'as fouillé dans l'tiroir à colères Qu'on dirait qu't'es tombé d'un nuage à genoux C'est la rime qui t'efface en tes nuits de lumières Sous la lampe à déprime où t'arrives contre jour Qu'on dirait qu't'as vendu des visages de misère Pour du vent qu'on imprim' sur papier de velours Avec plein ton chapeau, avec plein ta vitrine. Plein tes rêv's d'insensés, dans un coin de ton c?ur. Quand ta voix pour casser fait ta rime assassine. Face à tant d'éventails face aux pleurs pour des leurres . Dans tes planques halogènes au plancher trop chauffant. Quand tes mains te retienn'nt d'un clavier trop grinçant. À fouiller dans sa lettre une humeur dans ta veine . À nous tendre des miettes à nous tendre du vent . Dans ta langu' sans faux-pas découpée de rancunes. Dissipant des senteurs des couleurs du plein ciel. L'aube grise des pleurs ou tes yeux se consument. Des visions camouflées sous un fond d'aquarelle. T'es du bluff pardonné du brillant dans ton ventre. Pour tes yeux parsemés de pépites aux éclats. Pour ton bec azuré des ivresses des encres. Pour ta min' crève-coeur à la tête des rois. T'as l'cheveux Rock n'roll et la danse de derviche. T'as du rêv' maquillé des faux airs du printemps. T'es du poil à gratter à bouffer du caniche. À toujours rechercher dans la Rose-des-vents. C'est la clope que t'oublies enfumé de prières C'est l'amour qu'a jauni des absences et de toi Une trace dans tes lign's qu'ont fait l'tour de la terre Poursuivant ton nuage à demeure sous un toit T'es la mer bavarde quand les mauves transpirent Tes qu'un cri qu'on effleure au matin rouge sang Des goélands au ressac où des gueules chavirent Où tu chantes les heurts au plus clair de tes dents À saper du kaki dans tes vertes rengaines À défendre ta plume? Il faut bien que tu vives? À la Une à la haine au drapeau pour les cons Brancardier dans tes vein's comme coule l'eau vive Aux syllabes noyées et la mort en sourdine Aux satires de l'ode à tes sables mourants Aux paroles qu'on ose à cell's qu'on assassine T'as la gueul' du hasard à croquer du carcan T'es pas toi, tu t'consoles T'es tout l'monde et pourtant On dirait qu't'es poète, t'es du rêve qui fout l'camp
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