Le Metier De Fou
(Adila)
Le pays est en état de choc. Le peuple est pris en otage entre un pouvoir malade de ses combines, voulant le punir pour son choix islamique, lors des législatives catastrophiques pour le FLN, et le GIA pris dans l?engrenage infernal et d?une cruauté sauvage, le considère comme un traître. Des attentats meurtriers font des ravages dans les rangs de la police, la gendarmerie, et l?armée, mais le plus lourd tribut est payé par les masses populaires, dans les compagnes. Les victimes se comptent quotidiennement par centaine, et les méthodes d?assassinat sont plus barbares qu?originales. Le couteau, la hache, et la scie sont les outils les plus utilisés par les hordes sauvages contre leur victime. Sans distinction d?age, de sexe, ou de couche sociale, les tueurs n?épargnent plus personne. Les enlèvements de femmes, de filles, et même de gamines suivi de viol, puis de liquidation physique, ne se comptent plus. Les artistes, les hommes de lettre, les scientifiques, les journalistes, les commerçants sont mis dans les listes des condamnés à mort. Les intégristes ont beau faire des pressions forcenées pour menacer la république par des massacres collectifs ou individuelles et pour subjuguer le peuple avec leurs méthodes macabres, face à notre défi, leurs appétits finiront par un fiasco inévitable. La lutte héroïque du journaliste algérien a prouvé aux amoureux des droits de l?homme du monde entier, que l?intimidation voir même l?exécution, ne peuvent exercer aucune influence négative sur la lutte pour la démocratie et la liberté d?expression. C?est pourquoi le combat que nous menons constitue une obstacle réel et insurmontable pour les ténébreux ennemis du progrès, et sera une véritable exhortation pour les autres ; hommes de lettre, de science, fellah, artisan, chômeur et femmes à se transformer en défenseur de notre Algérie, si chère à nous tous. Pas loin de l?hôtel, nous passons par le quartier de ruisseau, où le marché de l?or bat son plein. Ce petit souk est tenu par les femmes, où quotidiennement des centaines de million en monnaie et en or change de main. Le chômage, la pauvreté, et la misère poussent les gens à vendre, des bijoux de famille et des souvenirs pour subvenir quelque temps au besoin pressent de leurs enfants. Les voleurs à l?arracher, et à la sauvette, aussi, les cambrioleurs écoulent leurs butins au vu et au su de tout le monde y compris la police. Plus loin, sur les deux bords de la route de Bir mourad Rais, des beaux immeubles d?habitation ou d?administration ont remplacés les centaines de bidons villes, dont les occupants ont été chassés par Chadli, et de force, vers l?intérieur du pays. Pour récupérer les terrains et les mettre à la disposition des paladins. Des milliers de familles ont été déportés honteusement dans leurs villages natals. Les immeubles d?El-Madania sont salles, et dans un état délabré, ils illustrent la précarité de la vie dans les quartiers populaires d?Alger la grise. L?eau ne coule plus dans les robinets depuis plusieurs années, l?enlèvement des ordures ménagères se font rarement, alors les sacs poubelles ornent les alentours déjà en état de décombres Nous quittons Bir Mourad Rais, pour prendre la route d?El-Mouradia, quartier qui n?a rien à voir avec El-Madania, car celle-ci est laissée pour compte, alors que la première est l?enjeu de tous les conflits, théâtre des pires bassesses, et scène des plus honteuses traîtrises et les immorales mesquineries, en plus de la corruption à grande échelle. De là nous entrons dans le quartier de Hydra, la sécurité est plus que totale, les caméras de surveillance surveillent les rues et les ruelles, les policiers à tous les carrefours, et l?eau ne manque pas. Nous passons par le centre ville, les algérois paraissent accablés par les évènements, et affectés par leur l?impuissance devant la tragédie algérienne et complètement épuisés par le point qu?ils supportent et par le prix qu?ils paient. Les vitrines ennuyeuses n?attirent plus l?attention des passants, les immeubles caches mal leurs vilenies suspendues dans les balcons, autre fois admirablement fleuris. Alors que les automobilistes sans amabilité entre eux, et sans civilité envers les piétons, aucune urbanité pour les femmes et les enfants, et point de respect pour le code de la route, pilotent dangereusement leurs engins, créant d?énormes embouteillages, et des accidents effroyables. Devant la grande poste, où autrefois, les fleurs multicolores jonchent les espaces verts, les pigeons symbole de la paix picotent les grains que les bambins éparpillent avec joie sur un pavement propre et brillant, et avec des roses, la grande horloge donne l?heure à toute heure. Alors que maintenant tout à disparu par le manque de professionnalisme des administrateurs médiocres dans leur travail, piètres dans leur action, ne sont altérés de richesse. Ces merveilleuses choses ont cédées la place à un véritable désarroi ; les fleurs sont mortes de soif, les pigeons ont émigrés vers d?autres cieux plus cléments, l?horloge a disparu, le béton a pris la place du carrelage, et Alger la blanche a terni, et se consume à petit feu.
Resumos Relacionados
- Femmes Amoureuses
- Les Femmes, Des Betes Habiles!
- Quatre Filles Et Un Jean
- Dieu Tout Sait
- Femmes D'iran
|
|