Resumo de Histoire De Sida Suite Et Fin

Le dénouement
est surprenant. Devant la versatilité et la cruauté ? fut-elle involontaire? de
son mari, elle décide, au delà de la tentation du suicide, d'envoyer à
Catherine un courriel qui l'éclaire sur la personnalité réelle de son compagnon
des samedis soir, lequel évidemment ne lui a jamais rien dit des relations
qu'il entretenait ou voulait toujours entretenir avec elle. Intentionnellement ou non, il semble se
complaire dans Le double jeu, les tromperies minimes ou graves. Une seule femme
ne peut convenir à ce faible effrayé par la solitude et surtout la comparaison:
il lui en faut toujours deux afin de
faire jouer la concurrence, pour pousser les lauréates à se surpasser. Non que
ses désirs sexuels soient inassouvissables : c?est plutôt une question de
principe commercial. Comme beaucoup d?hommes, il est affecté du complexe de
Célimène, la coquette de Molière qui, affectant de se morfondre, se valorise
par des soupirants nombreux qu?elle dresse les uns contre les autres. A Hélène,
il loue les qualités d'équanimité de Catherine. Autrefois, ce fut sa mère, qui
assuma le rôle de seconde ?ou plus exactement de première?, sa mère dont il
vantait devant sa femme les talents de mondaine, de ménagère super organisée.
Catherine a donc repris le flambeau de la morte: mais elle, contrairement à la défunte,
est innocente.

Devant
l'ordinateur, Hélène hésite: faire souffrir lui déplaît. Mais le sexisme et le mensonge,
fussent-ils le fait d'un autre, l'insupporte également. Elle y a participé et
l?affaire est plus grave qu?elle n?a l?air. Car elle a eu, au moment où rien ne
laissait supposer un rabibochage même fragile avec son mari, une brève relation
avec un jeune homme qui, peu après leur rupture, lui a affirmé par vengeance
être séropositif, ce qui était faux. Pendant ces trois jours d?angoisse où elle
avait hésité à faire le test, elle avait songé à cette inconnue qu?elle avait
peut-être contaminée involontairement.

Ou bien
est-elle perverse elle aussi ? Ce n?est pas exclu, encore que le résultat
de ce courriel soit prévisible et prévu. Est-il juste que Catherine soit
finalement aussi trompée qu'elle et même davantage encore ? C?était tout de
même sa vie qui était enjeu si Erdal n?avait pas menti sur sa séropositivité. "Maison
de poupée"? C'est un peu la pièce d'Ibsen en effet qu'elle se rejoue dans
le silence de sa galerie d'art, Catherine dans le rôle de Nora et elle dans celui
de Jacqueline. Comme celle-ci, écoeurée par la relation mortifère de Nora avec
son mari, qui laisse volontairement le maître chanteur envoyer la lettre de
dénonciation à Helmer pour le bien de Nora elle-même, Hélène enverra le
courriel. "Je suis la femme de Robin ; j'écris dans la revue svoong..."
C?est comme un jeu de dés auquel elle se livre, un jeu auquel elle a laissé
place au hasard. Ce texte, elle l?a certes mis en exergue volontairement, mais
il est un parmi d?autres et il est
possible que Catherine ne le trouve pas. Cela dépend de sa détermination, de
son habileté à manipuler le net et du hasard de la mise en page de la revue qui
varie selon le succès des articles.

Catherine
lira et découvrira ainsi la vérité sur son compagnon du samedi soir. En fait,
elle avait déjà plus ou moins deviné ce qu'il en était de ses voyages réguliers
dans le Midi dont il revenait bronzé et joyeux. ?Mais elle n?avait pas évalué
le risque du VIH, la fidélité de l?ex-pas-tout-à-fait-ex lui semblant aller de
soi. ? Lui, en revanche, ne pardonna jamais cette "trahison" à sa
femme. Une trahison ? Plutôt une trahison à la puissance deux. Trahison de
trahison.

Et le
résultat fut inattendu. ? En fait, pas si inattendu malgré tout. ? Le couple
qu'il formait avec Catherine s'en trouva renforcé: lui avait quelque chose de
grave à se faire pardonner et elle, au contraire, avait à pardonner. Il apprit
enfin à l'estimer: une femme amoureuse et douce, honnêns histoires,
dont la force tranquille le renforçait et lui permettait de vivre. Une femme
qu?il avait mésestimée et trompée et qui valait mieux que lui. C'était elle
qu'il aimait au fond. Et puis, il n'avait plus le choix.

Hélène
fut elle aussi libérée. Au fond, n'avait-elle pas voulu et prévu le résultat de
son courriel ? Sans doute. Le roman de Pierre, l?image qu?il avait conservée
d?elle avait agi comme un ressort qui s?était retendu à présent et allait la
faire rebondir. Elle était elle. Au-delà des humiliations infligées. Enfin.

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