Resumo de La Fin Du Jour - Hélène Larrivé

Le jour finit. Vingt ans après leur brève liaison, une femme rencontre par hasard un homme qui l'a aimée autrefois et ne l'a jamais oubliée. Pierre. Elle s'est mariée, a été malheureuse avec un mari versatile et volage qu'elle a fini par quitter. Pierre, lui, ne s'est jamais consolé de sa perte et a écrit sous un pseudonyme un livre sur leur histoire qui a eu un certain succès. Mais quel livre et quelle histoire ? C'est ce qu'elle recherche. Elle est donc l'héroïne involontaire d'un roman et de poésies qui ont fait rêver des milliers de gens ? Cette découverte la bouleverse. Humiliée par un mari qui la trompe ouvertement, affaiblie depuis des années par cet être étrange qui, même à présent qu'ils sont séparés, assure l'aimer et ne pouvoir vivre sans elle... mais qui, au moment où elle s'est enfin laissée convaincre c'est à dire où elle est redevenue vulnérable, s'en va immédiatement rejoindre sa "seconde"... et affiche, Le lendemain même de ses déclarations passionnées, son bonheur avec l'autre ? "nous sommes au bord de la mer avec Catherine, il fait une soirée splendide, excuse-moi, je ne peux pas te parler pour l'instant, je te rappellerai"? ... elle se redécouvre elle-même enfin ; une femme belle, brillante, talentueuse, qui a pu nourir la vie entière d'un être lui aussi exceptionnel qu'elle avait presqu'oublié, engluée qu'elle fut dans la quotidieneté d'une existence étouffée, tout entière tendue vers un but qu'elle ne pourrait jamais atteindre. Ce roman inconnu qui tourne autour d'elle est une résurrection. Sa recherche en elle-même la sauve de la tentation du suicide. Qui est-elle vraiment? Cette femme que Pierre a vue et conservée en lui ?et proclamée à ses lecteurs? comme un trésor perdu ? Cette Laure que d'autres ont aimée à travers son oeuvre ? Cette Béatrice d'un Dante inconnu? Ou cette épouse insipide livrée au ménage et à la vaisselle qui s'humiliait pour séduire un être qui ne la valait pas ? Et qui le savait... mais finissait par se faire piéger ? Miracle de la littérature: elle est elle-même enfin.
Le résultat est étonnant. C'est ainsi que devant la versatilité et la cruauté de son mari, elle décide, au delà de la tentation du suicide, d'envoyer à Catherine un couriel qui l'éclaire sur la personalité réelle de son compagnon, lequel ne lui a jamais rien dit des relations qu'il entretenait toujours avec elle.? Volontairement ou non, il se complait dans le double jeu, les tromperies minimes ou graves. Une seule femme ne peut convenir à ce faible effrayé par la solitude et la comparaison: il lui en faut toujours deux afin de faire jouer la concurrence, de pousser les lauréates à se surpasser. A Hélène, il loue les qualités d'équanimité de Catherine. Autrefois, ce fut sa mère qui assuma le rôle de seconde ?ou plus exactement de première?, dont il vantait devant sa femme les qualités de ménagère émérite. C'est Catherine qui a repris le flambeau: mais elle, elle est innocente.Devant l'ordinateur, Hélène hésite: faire souffrir cette inconnue lui déplaît. Mais le mensonge aussi l'insupporte, fût-il celui d'un autre, puisqu'elle y a participé également. Est-il juste que Catherine soit finalement aussi trompée qu'elle, davantage encore même? Maison de poupée? C'est un peu la pièce d'Ibsen en effet qu'elle se rejoue dans le silence de sa galerie d'art. Elle enverra le courriel. "Je suis la femme de Robin ; je suis écrivain et j'écris dans telle revue..." Catherine lira donc le livre d'Hélène et découvrira ainsi la vérité. Cela ne la touchera guère: elle avait deviné ce qu'il en était des voyages d'"affaires" réguliers dans le midi de Robin, dont il revenait bronzé et joyeux. Lui, en revanche, ne pardonna jamais cette "trahison" à sa "femme". Le couple qu'il formait avec Catherine s'en trouva donc renforcé: lui avait quelque chose à se faire pardonner. Il apprit enfin à l'estimer: une femme amoureuse et douce dont la force tranquille le bouleversa. C'était elle qu'il d'histoires. Et puis, il n'avait plus le choix! Hélène fut elle aussi libérée. Au fond, n'avait -elle pas voulu et prévu le résultat de son courriel ? Le roman de Pierre ... un essor perdu se retendait à présent. Elle était elle. Enfin.

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