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Les Cahiers D'arthur Colombier
(Viorel DRAGUS)

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Ils étaient deux copains. L?un bossu, l?autre pied-bot. De nature plutôt mélancolique, le bossu cherchait à fausser compagnie aux autres. Son copain, fougueux et impulsif, s?accrochait à tous laissant l?impression de vouloir leur arracher quelque chose qui pût lui embellir la vie. Un jour il se croisèrent dans la rue : le bossu n?avait plus sa bosse. "Dis donc, tu te paies ma tête", pesta le boiteux, "explique, et vite !" "C?est dans le cimetière, hier soir. Pour être tranquille. Il faisait noir comme le cul, je n?avançai presque plus. J?entends une voix, hé, toi, là, qu?est-ce que tu traînes derrière ? Je ne comprends pas, que je lui dis. Ton dos, voyons, me fit la voix. Ben c?est ma bosse ; je suis foutu comme ça. Donne, me fit alors la voix. Donne, quoi ? Ta bosse, Donne ta bosse ! Le noir m?empêcha de foutre le camp. Si je pouvais voir ce crétin d?ivrogne. Je me suis dit qu?il valait mieux sauver ma peau et qu?il allait finir par me foutre la paix. Approche, me fit la voix d?un autre monde. Je ne sais pas très bien ce que j?ai fait, j?avançai de quelques centimètres, quelque part entre l?enfer et la lumière des buildings voisins. Plus bas, ordonna la créature, et plus bas encore ! Je fis semblant de m?accroupir sur mes jambes qui craquaient comme des ficelles gelées ; tenterait-il quelque chose ? Malgré le noir, je sentais de la chair d?homme. Je crus apercevoir un pied entre deux stèles ; bizarre, ce blanc de marbre, ces pierres géométriques, ça faisait comme une fine moustiquaire à l?intérieur de laquelle un beau farfadet s?amusait à mon compte faisant semblant de dormir ; l?idée me tordait le ventre ; et cela vint en moins de rien ; je crus qu?on m?avait enlevé la veste en un éclair. Fou de rage, je me suis redressé prêt à frapper ; je finirai par coincer ce prestidigitateur. Ne reviendrais-je par une nuit pareille, armer les esprits des tombes, réveiller ce peuple et faire trembler la vermine qui trouble leur sommeil. Et je vis que je n?avais plus ma bosse. Je portais toujours ma veste, le portefeuille était bien dans ma poche. Voilà. Je suis un autre homme." Le soir même, dès le crépuscule, l?autre se rendit au cimetière. Il attendit jusqu?à la nuit tombée, ensuite il se mit à zigzaguer entre les sépultures cherchant son point de rendez-vous. Il n'eut pas trop à s?accrocher dans les rosiers chétifs et à tremper dans la boue, la voix l?appela : "Hé, toi, là." "Oui, oui, oui, bonsoir. Comment allez-vous ?" "Qu?est-ce que tu traînes là ?" "C?est mon pied bot." "Donne." "Volontiers. Là." "Parfait. Prends la bosse." Et il est rentré chez lui bossu.



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