Resumo de La Formation D'un Terroriste

Dans ma petite tête les choses s'embrouillent, se mélangent et se confondent. Il m'arrive de pleurer sans raison. le dimanche, les religieuses de l'hôpital viennent me rendre visite, Michèle m'apporte des fruits, que je n'ai jamais vu, les autres, qui m'apportent des bonbons, qui du chocolat, mais une d?elles m'a apporté du lait en poudre. J'ai senti un léger pincement dans mon c?ur, quoi qu'il en soit, elles aussi sont des roumis, mais je les considère comme une partie de moi-même. Quelque part j'ai honte de moi et de ce qu'on me fait faire.../...

J'ai repris ma vie d'enfant de six ans. Lorsque je ne suis pas à l'école coranique, je joue soit dans la maison ou à l'extérieur, dans la palmeraie. Il n'y avait jamais d'autres enfants avec moi ou presque. Cela a duré plus de trois mois. Comme mon père m'a inscrit à l'école française pour la prochaine rentrée scolaire, soit dans quinze jours, je m?y prépare. Et toute la famille se prépare pour cet événement historique dans ma famille, même dans toute la tribu. Je suis le seul à rejoindre un tel établissement. Christina était très contente. Elle m'a acheté un cartable, plusieurs cahiers, une ardoise, un dictionnaire Larousse. Le capitaine dans sa Jeep m'emmena voir l'école où je ferai mes premiers jours d'écolier. Cette école était très belle, peinte en blanc avec deux classes et une grande cour. Le capitaine remarqua la présence du directeur de l'école, qui faisait descendre ses bagages d'une voiture DS19, il arrive de France où il a passé trois mois de vacance. Une discussion entre le capitaine et le directeur est entamée, sans que je comprenne un mot. La femme du directeur me fait rentrer dans sa maison, me donna du miel et du pain, avant de partir, elle me donna des gâteaux au chocolat.
Il m'est de plus en plus difficile de distinguer mes amis de mes ennemis. Ces hommes qui me font transporter des armes et des munitions, qui me font participer à des attentats, sont-ils vraiment des amis ? Ou ceux qui me font vivre, m'aiment et s'inquiètent pour mon avenir, sont-ils réellement mes ennemis ? Malgré tout je les considère responsables de la mort de mon chat,.je les aime. J'ai à peine six ans.../...

. Je me suis toujours dit quelle attitude vais-je prendre avec cet ennemi dont j'ai tellement besoin. J'ai trouvé : l'hypocrisie. Avec ces roumis dont tu as tellement besoins, il vaut mieux être hypocrite. « Leur baiser la main en priant dieu qu?elle se brise » . N'ont-ils pas tué mon cousin au village, n'ont-ils pas brûlé notre maison au douar, n'ont-ils pas massacré notre troupeau, n'ont-ils pas saccagé la maison de mon père adoptif, surtout n'ont-ils pas assassiné mon chat ?
Mais au fond de moi une autre voix me murmure. « Christina ne t?a t?elle pas soigné, aimé, chéri, ne t'a t?elle pas rendu heureux, ne t'a t?elle pas fait oublier que tu es orphelin ? Hé! Oui, Je n'ai jamais pensé à ma mère et je ne sais absolument pas pourquoi. Les religieuses, le capitaine même s'il est militaire, ne sont-ils pas gentil avec moi et la femme de mon .../...

futur directeur d'école ne m'a t- elle pas donné du miel du pain et des gâteaux au chocolat pour ma mère ? Que dois-tu faire gamin ? M?interrogea une voix. Pauvre petit indigène, je ne comprends absolument plus rien. Mon dieu que faire ? As-tu oublié que les militaires t'en rendu ton chat ? La voix enchaîne.../...Dans ma classe comme d'ailleurs dans l'autre classe, nous étions une vingtaine par classe, dont la majorité est européenne. Personne dans la classe n'osa parler arabe, celui qui ne parle pas français doit se taire, plutôt se faire oublier. Je me tais, je me fais oublier.../...
A ce moment, je me retrouve avec des interrogations, même beaucoup d'interrogations pour une tête de petit indigène qui veut absolument devenir européen ou du moins à la hauteur de cette classe de personne privilégiée par l'administration coloniale et apparemment par la nature. Ils sont blons. Moi aussi, je suis très beau, très propre, très bien habillé et surtout fils de Christina et du capitaine, officier de l'armé française. Je suis plus européen que le Français Jean Pierre lui-même, fils d'éleveur de cochon. ../...Qui suis-je ? Kaoues l'indigène ou Bernard l'Européen ! Ou Badi le terroriste! .../...Je ne suis rien du tout, mais je ferai tout pour être moi.

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