Rhinoceros
(Eugene Ionesco)
Comme souvent chez Ionesco, l'intrigue semble n'avoir aucune consistance et même, on ne saisit pas très bien le propos. Qu'est-ce que ça veut dire tous ces rhinocéros ? L'histoire ? Simple, trop simple même pour la prendre au premier degré : une petite ville où il ne se passe pas grand chose et un jour, un événement qui va défrayer la chronique, un rhinocéros qui traverse la ville au galop. La chose se complique quand on en aperçoit d'autres et surtout quand les personnages se mettent petit à petit à se transformer tous en rhinocéros. Tous ? Non... il en reste un, Bérenger. Ce dernier sera le seul à oser avouer que pour lui, c'est dur de vivre. Il aura le courage d'être soi-même et d'avouer ses faiblesses. Le génie de Ionesco, dans cette pièce, c'est de donner à voir et à comprendre sur la scène toutes les formes de langage psychorigides derrière lesquels on se cache et qui permettent à ceux qui prennent le pouvoir de nous manipuler. Car devenir rhinocéros, on le découvre petit à petit, c'est abdiquer devant la liberté de penser, c'est se conformer à un modèle unique. Celui qui est rhinocéros a accepté d'être déshumanisé et de laisser libre cours à ses instinct les plus vils. La fin ambigüe donne à réfléchir sur la normalité et la monstruosité. Un théâtre qui oblige à réfléchir sur soi-même et sur le monde dans lequel on vit et encore monstruosement d'actualité.
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