Saucisson
(Toy de Modane)
Rêve d'un buveur " C'est ainsi qu'à travers l'humanité frivole le vin roule de l'or, éblouissant Pactole; Par le gosier de l'homme il chante ses exploits Et règne par ses dons ainsi que les vrais rois " C. Baudelaire - Garçon! Une momie...Tu sais le rêve que j'ai fait l'autre nuit?... Écoute!... Je suis réveillé par un silence extraordinaire même le vent n'ose plus rien dire... Et puis soudain, des explosions fantastiques où résonne le chant lugubre des incendies qui, en toute liberté, dévorent la cité. Je m'aventure. Halluciné je découvre un chaos indescriptible. Des milliers, des millions, des milliards de morts en une nuit. Un fléau terrible frappe l'espèce humaine. Sa prolifération engendre sa chute, affaiblie, dénaturée, elle subit le sort des espèces perdues. Des peuples entiers se disloquent dans l'épouvantable tourmente qui n'épargne ni le riche ni le savant. Tout s'effondre dans un vacarme DANTESQUE et grandiose, dans les hurlements des désespérés que la mort vient chercher. Les chaudrons des grandes cités sont les plus atteints. Il n'y en a pas un sur dix qui échappe à la terrible bête qui nous dévore. L'animal humain lassé de dominer la nature, fatiguer des joutes expiatoires fratricides, succombe à lui même. L'ennemi n'est plus l'autre. L'ennemi est là, minuscule, fragile, invisible. Il se glisse à l'intérieur de toi quand tu respires, tu manges, tu dors, quand tu... Si tu avais vu ça! Un indescriptible enchevêtrement de voitures écrasées, grandiose féerie des tôles intimement mariées aux chair. Les immeubles vomissent les cadavres en pleine rue, entassés les uns sur les autres. Des quartiers entiers s'envolent en fumées épaisses, noires et suffocantes. Et cela sans un frémissement sans un mouvement d'humeur de la terre impassible. Tout paraît calme comme à l'ordinaire. Seule la bête humaine affronte son calvaire. Dans cet univers putride et infecte un pauvre vieux fou se promène riant de l'hécatombe. Appuyé sur son écot il déambule dans la ville dévastée. De temps à autre il s'arrête, s'assied, décroche quelques croches accrochées à l'âme de son violon, puis repart, sourd aux lamentations, aveugle à la misère, fasciné par le spectacle qui, comme sur le tympan de la cathédrales de Bourges, pousse les damnés dans le chaudron de l'enfer. À force de vouloir faire avancer la nature au pas cadencé, dictât imbécile, c'est un pléonasme, des hordes de barbares, une loi naturelle qu'un farfelu a appelé entropie, vient réclamer son du. Elle s'en donne à c?ur joie et se délecte de ce met de choix, de cette proie si facile qui s'était imaginé ... Faut pas rêver! La putain la plus docile veut bien sacrifier sur l'autel de Cupidon sa fierté, moyennant rétribution, à condition de pouvoir se reconnaître, à peu près, dans le miroir le matin, garder un peu de la chaleur de son feu secret. Mais là! La nature reprend ses droits et retourne dans la matrice des vierges éternelles, là où le symbolisme retrouve sa vraie vocation, d'ouvrir les yeux et pas de les fermer. La démesure explose dans un énorme éclat de rire pour redevenir mesure en se moquant de ces bestioles minuscules qui s'imaginent Maître de l'Univers et qu'un feu de paille emporte en fumées Lorsque les trompettes du cataclysme ont sonné, notre vieillard a laissé passer les vagues de désespoir du déchirement humain. Puis il a tenté quelques sorties sans prendre garde aux moribonds gisant, rejetés par les flots déchaînés. Il sort pour embellir sont jardin. Un mur de pierres sèches à hauteur de genoux le délimite, trois cercles concentriques entourent une fontaine à sept bassins. - Que cherches-tu vieillard? - Des fleurs!... Pour connaître la nature des choses il faut être animé de philosophie. C'est à dire, devenir invisible à la chose pour pouvoir se glisser à l'intérieur sans rien déranger. On ne peut découvrir la véritable nature qui se cache dans un être qu'en devenant soi même cette organisation et, en se servant de sa propre avec ou sans tain. C'est dans les roses que sont les roses et pas dans ce que l'on en dit et encore moins dans le sentiment que j'en ai. Peu importe la texture de la chair, la richesse du parfum, la subtilité de la couleur qui ne savent nourrir que la vanité, il les cueille à l'aurore de la puberté, les dépose dans un terreau, les nettoie minutieusement, les nourrit et les laisse à leur destin. Dès que la sève de la vie fait apparaître une lueur d'espoir, la plante part se placer dans le jardin dans le premier cercle, des novices. Là, parrainée par une femelle et un mâle du deuxième cercle, elle s'ouvre à la vie communautaire et participe à tous les exercices de la communication, en essayant comme Candide d'avoir un esprit sain dans un corps sain, à la conquête des grands espaces de liberté. Pour l'harmonie et la cohérence, comme dans une palmeraie, il y a une fleur mâle pour sept fleurs femelles. Le sentiment? Il est là-bas, dans la tourmente. Depuis belle lurette la culpabilisation a été remisée au musée des souvenirs désuets. Ou les choses sont, ou elles ne sont pas. Un singe à apparence humaine, avec un masque à visage humain, même savant et habilement déguisé et portant des lunettes humaines, reste un singe. Ce qui, bien évidemment, est de premier choix et fort respectable dans une société de singes...
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