Isis
(V.ORENGA)
ISIS La ville .sa ville ,ou je suis venu rechercher ses traces ,comme il advient aux fantômes l?envie surnaturelle d?habiter les lieux et les personnes de leurs rêves du temps ou ils appartenaient au monde des vivants. Faite pour elle ,à la manière d?un décor de cinéma qu?un metteur en scène un rien conventionnel aurait choisi pour y raconter son histoire.........sa ville! Maisons basses,bordant le fleuve dont les eaux s?écoulaient habituelles ,sans audace ni tumulte. Je l? imagine parfois ,penchée sur un pont de la Vrada, cherchant son image dans l?eau grise,le cartable posé à ses pieds, ou essayant de capter l?instant magique d?une improbable apparition ,homme ,animal ou plante dont les formes mystérieuses s?ajouteraient à son panthéon ordinairement peuplé d?une grand mère volubile,une mère affectueuse mais absente ,un père,douloureusement cloué à son fauteuil d?infirmitLorsque la cloche a retenti de la fin du cours,elle a joué du coude pour franchir la première le grand portail et respirer l?air du dehors,chargé des effluves du printemps ,sans considération pour les quelques berlines garées avec ostentation devant le collège, qui témoignaient de l?enrichissement des parvenus du système .Mais de cela elle se fichait. Ses quinze ans elle les vivrait,à la recherche d?une voix,d?un visage d?un sourire peut être, qui se poserait sur elle pour la reconnaître,pour l?aimer . Ce garçon ,Yohan,entrevu à la sortie du collège,avait attiré son attention .Il paraissait seul et triste et son regard comme absent lui donnait un air d?immobilité , à peine démenti par la lenteur de son pas .Il semblait n?aller nulle part. Il emprunta la direction du fleuve. Poussée par la curiosité elle se mit à le suivre jusqu?au moment ou, parvenu sur la rive,elle le vit s?allonger sur le dos.Peut être devinant sa présence ,il entreprit de se caresser .Sa main saisissant son membre ,il en lissa le gland puis tout en accélérant le mouvement de son poignet il se leva lui faisant face un instant, comme s?il eut voulu à travers le spectacle offert de sa queue frénétiquement branlée ,lui donner en partage ,l?émotion de son corps pour une communion de l?impossible. Puis, faisant face au fleuve,son sexe masqué à sa vue, il lui donna à imaginer l?éruption de son jet et l?épaisse blancheur de son sperme épandu dans la turbulence de l?eau. Cette scène ,l?avait mise en émoi et provoqué sa fuite. Revisitée jusqu?à l?obsession ,elle fit naître en elle un désir intense, un appel au plaisir charnel saisissant et grave ,douloureux jusqu?à l?ivresse tandis qu?un abondant liquide s?écoulait de son ventre, « intarissable » pensat- elle,à la fois émue et craintive à l?idée que sa mère et surtout sa grand mère ,n?allassent égarer leurs regards dans son linge ,dévoilant son intime secret .Cette sensation étrange a la limite de la douleur elle en comprenait le sens comme un appel à la déraison et, lorsque entrant chez elle ,sa mère lui demanda selon le rituel si tout s?était bien passé au collège ,elle lui répondit d?un hochement de tête furtif puis elle rejoignit rapidement sa chambre qu?elle ferma à double tour.
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