La Nouvelle
(Robert Carnet)
En sortant du Café Paulette,Ghislain Duchaussoy dit à Richard Lanemesan: - Si tu veux, nous irons à pied.Le temps est trop beau pour prendre un taxi. Et son ami répondi: -Je ne demande pas mieux. Ghislain reprit: -Il est à peine onze heures,nous arriverons avant minuit,allons donc doucement. Une foule agitée grouillait sur le boulevard,cette foule des nuit d'été qui remue,boit,murmure et coule comme un fleuve,pleine de bien-être et de joie.De place en place,un café jetait une clarté sur le tas de buveurs assis sur le trottoir devant les petites tables couvertes de bouteilles et de verres,encombrant le passage de leur foule pressée.Et sur la chaussée,les taxis aux yeux blancs et jaunes passaient brusquement dans la lueur vive de la devanture illuminée. Les deux amis marchaient d'un pas lent,un cigare à la bouche,le pardessus sur le bras, une fleur à la boutonnière et le chapeau un peu sur le côté, comme on le porter quelquefois,par nonchalanche, quand on a bien dîné et la brise est tiède. Ils éraient liés depuis le lycée par une amitié étroite, dévouée et solide. Ghislain Duchaussoy,petit, slelte,un peu chauve,un peu frêle,très élégant, la moustache frisée, les yeux clairs,la lèvre fine,était de ces hommes de nuit qui semblent nés et grandis sur le boulevard,infatigable bien qu'il eût toujours l'air exténué, vigoureux bien que pâle ,un de ces ces minces Parisiens en qui le gymnase,l'escrime,les douches ont mis une force nerveuse et factice.Il était connu par ses noces autant que par son esprit,par sa fortune,par ses relations ,par sa sociabilité,cette amabilité,cette galanterie mondaine,spéciales à certains hommes.
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