La Prophetie Des Anges
(Guillaume Van Meerbeeck)
La naissance Avec soulagement, je distinguais une petite lueur dans la montagne imposante qui surplombait la forêt. Les femmes étaient bien là où Garon Le pensait, et un bon feu nous attendait. Tout en grimpant par l?étroit sentier escarpé menant vers la grotte, nous leur annonçâmes notre venue pour ne pas les surprendre. Garon ne tenait pas, en effet, que l?accouchement de Mïnda soit prématuré par notre faute. Les deux femmes étaient assises de part et d?autre des flammes, dans un endroit que je m?imaginais jusqu?alors beaucoup plus grand, perché à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. De la terrasse qui prolongeait la grotte, les sommets des arbres majestueux de la forêt s?étendaient à nos pieds, remuant faiblement sous les caresses du vent. ma tante Mïnda se trouvait face à nous. Elle n?avait pas l?air contente de nous voir? ? Tu es resté entêté jusqu?au bout ! cria-t-elle à son mari. Tu ne m?as même pas demandé mon avis et tu te permets de venir ici ! Par ta faute, tout le village sera contre nous à notre retour ! Mïnoella s?était retournée. Elle restait muette, mais son expression nous confirma qu?elle était du même avis que Mïnda. Garon resta bouche bée. Il avait l?air surpris de la réaction de son épouse. Il se défendit : ? Écoute-moi, mon amour ! Je sais bien qu?il m?est interdit de venir ici, mais tu dois me comprendre : j?ai un mauvais pressentiment. Un événement va avoir lieu. Je ne peux expliquer ce que je ressens, mais cela m?angoisse terriblement. ? Que dis-tu ? Es-tu en train de m?expliquer que tu ne désires pas notre enfant ? reprocha ma tante. ? Ce n?est pas de cela dont je parle, répartit Garon. Au contraire, cette naissance me réjouit profondément et je l?attends avec impatience. Il s?agit d?autre chose. Je ressens comme une présence néfaste. Une ombre qui s?approche. Je t?ai déjà parlé de mes cauchemars, n?est-ce pas ? ? Oui. ? Ils sont peut-être prémonitoires. C?est pour cette raison que je suis là. Je viens pour vous protéger ! ? Le doyen te l?a déjà dit, coupa brusquement Mïnoella : tu perds la tête à cause de la disparition de votre fils. J?observais le visage de Garon lorsqu?elle s?adressa à lui : il serrait les dents comme il l?avait fait au village? Je devinai qu?il allait commettre un impair inutile et me lançais à mon tour dans la discussion : ? C?est étrange, mais je comprends ce que veut dire Garon. Moi aussi, je pressens un danger. J?y pensais déjà en secret et lorsque Garon a pris la parole au village, j?ai compris sa détresse : " Une chose " rôde autour de nous, observe nos faits et gestes, et elle est inspirée par le mal et les ténèbres? Un silence s?installa brièvement avant que Mïnda ne s'indigne auprès de son mari : ? Maintenant tu entraînes ton neveu dans cette histoire sordide ? Tu en répondras devant le Conseil et je suis sûre que ma s?ur te le reprochera longtemps. L?ambiance était tendue. Les femmes ne voulaient rien entendre. Nous avions l?air de deux imposteurs et malgré notre bonne volonté, il nous était devenu impossible d?obtenir notre pardon. ? Très bien, si vous ne voulez pas nous croire, il est inutile de poursuivre cette conversation, maugréa mon oncle. Cependant, je resterai ici pour vous protéger, et j?assumerai seul, les griefs que me reprochera le Conseil. À présent, nous allons préparer à manger. Il me demanda ensuite de sortir le gibier de ma trousse, ce que je fis rapidement, non sans cacher ma fierté. ? C?est quoi ce gibier ? demanda Mïnoella en pointant du doigt la grosse pièce de viande que j?avais en main. Je m?apprêtais à raconter mon exploit, lorsque Garon me coupa la parole : ? Nous avons croisé un singe à cornes sur notre chemin. Il était perché à quelques mètres seulement et nous avons profité de cette chance pour l?abattre. Mïnda resta sceptique : ? Un singe à cornes à portée de flèche ? Encore une drôle d?histoire ! Décidément, je finirai par me demander si vous n?avez pas perdu la tête tous les deux ! J?avais compris qu?il valaitmieux taire la vérité à ce sujet, sous peine d?envenimer la situation? Alors, en esquissant un petit sourire pour détendre l?atmosphère, je répondis à Mïnda : ? Il est vrai que nous avons bel et bien perdu la tête ! Qui serait assez fou pour s?aventurer jusqu?ici uniquement pour se faire gronder ! Je m?esclaffais. Les femmes haussèrent les épaules, puis éclatèrent de rire à leur tour.
Resumos Relacionados
- Mon Journal Suite1
- Et Si C'était Vrai
- Waves ( Vagues)
- L'amour
- Madame Bâ
|
|