Resumo de Adoptée, Fille D'ailleurs

C?était décidé, elle avait pris son billet, le vol était prévu d?atterrir à 17h 20 l?après midi du 28 octobre à l?aéroport de Marrakech.

Celia était euphorique, elle allait retrouver son amie pour un thé place Jemaa El Fnaa à des milliers de kilomètres de là.
Depuis quelques mois, elle était partie s?installer aux Etats-Unis afin d?y rejoindre son époux Brent. Malgré tout ce bonheur, elle avait le mal du pays éprouvant un besoin réel de renouer avec ses racines. Française née au Maroc, elle avait beaucoup de mal à s?adapter à la culture américaine.

Sa grossesse annoncée elle savait qu?il ne lui restait que peu de temps pour satisfaire ce besoin. Les femmes enceinte ne sont-elles pas sujettes à d?étranges envies?
Marrakech, un thé à la menthe, voilà ce qui lui fallait à tout prix.

Elle pris place dans l?avion et ferma les yeux de soulagement. Ses nausées lui donnant un réel répit depuis quelques jours, elle était confiante de pouvoir voyager sans problème.
Elle somnolait quand l?avion amorça son décollage. Elle partait, elle s?envolait enfin rejoindre sa meilleure amie, sa petite fée disait-elle, Liam.

Liam était née Septembre 59 pendant la guerre d?Algérie.
De mère Kabyle et de père français, elle vit le jour sur les hauts plateaux de Kabylie près de Constantine.
La guerre sévissant tant en ville que dans les maquis, il était difficile d?être installé confortablement, Liam est donc née avec les moyens du bord, au milieu d?une insécurité terrifiante.
La nourriture se faisait rare, son père était absent, blessé de guerre, il avait dû être amputé d?un bras et séjournait à l?hôpital d?Alger, sa mère Sarah, veillait seule à leur survie.

Quand elle devait s?absenter, elle confiait Liam à une vielle berbère qui habitait un douar juché dans les montagnes. La vielle femme veillait la petite couchée au sol dans des langes de fortune en marmonnant des prières inaudibles qui devaient inciter les mauvais esprits à fuir.

Un jour faute d?avoir pu dénicher de quoi nourrir Liam, Sarah rapporta de l?eau bénite qu?elle avait trouvée dans une église et la lui donna, en guise de seul repas.

Liam ne tarda pas à tomber gravement malade avec une dysenterie impossible à maîtriser sans aide médicale. Sarah, entreprit donc une traversée périlleuse afin de l?emmener à l?hôpital le plus proche, qui se trouvait à des kilomètres de là.

Liam s?était déshydratée au point de ne plus pouvoir ouvrir les yeux, la fièvre qui s?acharnait sur son petit corps inerte ne laissait que peu d?espoir.
Au bout d?une demie journée de marche, la peur au ventre, au risque de se faire capturer ou abattre, Sarah atteignit l?hôpital en sanglotant : « sauvez mon bébé ! » pleurait-elle, « sauvez ma petite ! ».
Une s?ur infirmière se chargea tout de suite de l?enfant pendant qu?une autre s?occupa de la mère affaiblit et affamée par cette longue marche.
Liam fut sauvée mais resta quelques semaines dans un état critique. Les prières de la vielle berbère n?avaient pas été vaines, elle survécue.
Sarah pris conscience qu?elle ne pouvait plus exposer Liam à de tels dangers. Elle devait aller trouver son mari et lui demander de l?aider pour faire sortir la petite d?Algérie.

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