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Si La Parole Ne Meurt... Elle Demeure Solitaire.
(Gabriel HAIPAM)

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L?iris du riz pisse
Trépignant les nacelles doctrinales
Malgré le galvaudage abracadabrantesque
Des saugrenus gestes
Des sectes sournoises

Souventefois les lianes
Lient les fagots de bois
Aux rythmiques des villages
Mais l?énormité des chemins
Bazarde la créativité
Sans qu?on se rende compte
Du danger qui nous guette

Venir nombreux
N?agrandit nullement le nombre
Pourtant la pluralité
Suppose le nombre

Supposition n?est pas foi
N?est pas certitude
Pourtant la foi
Suppose certitude



Les contrées ferrières scrutent
Les Sahéliens dortoirs des comptoirs
Pourquoi faut-il renier ses antiques repères
Quand les esprits soumis
Renouent avec les aventures

Malgré la table rase
Des têtes écervelées
Malgré l?impuissance avérée
Des logiques boutiques
Sur les créneaux des morpions

Les dorsales endocriniennes
Bavardent par syncope
Contredisant la poussée des hémisphères
Dans leur entrelacement

La mer méditerranée
Avec ses caravanes commerciales
Tutoie la mer Caspienne
Y a-t-il contradiction
Ou bien est-ce opposition


Sourions tout de même
Malgré les intrépides blessures
De notre absurde existence
Peut-être trouverons-nous
Réconfort dans nos rires

Rire n?explique pas joie
Même les plus martyrisés
Pouffent de rire

Malgré les réalités contraires
Malgré les peines non calculées
Malgré les chaussures trouées
Malgré la feymania des feymen

Qui s?explique ressent la réplique
Qui se tait ressent la paix
Qui s?applique manque de tique
Qui s?abaisse
Qui s?humilie

Culminera
Aux cimes des montagnes

Les vérités fondamentales contredisent
La raison multiforme
Sous les arbres à palabres

Pourtant tout semble contre-sens
Quand les dieux ensevelis
Tentent sans coup férir
De briser le silence planétaire

Bêché à jamais
Par leurs éphémères
Systèmes respiratoires

La pierre tombale refusant
De plier échine
Sous les cris répétés
Des pauvres adeptes

Vers le crucifix du Christ
Mort et sorti du tombeau
Les reliques catéchumènes
Des théologiques réfectoires
Soupirent avec passion
A l?attente des baptêmes
Et les sectes?
Et les tergiversations?
Et les effluves?

Mais tout porte à croire
En dehors de toute doctrine
Qu?une prophétie est accomplie
Il est ressuscité

La dictée chromosomique
De la prostitution massacre
Les civilisations

Qui ne savent
A quel saint se vouer

Tandis que mon peuple se meure
D?un mal contemporain

Son nom est SIDA !
Son nom est Démon !
Tout Démon est esprit !

Disons malgré nous
Qu?il faut cultiver les préservatifs

Pourtant rien n?est extraordinaire
Sous la poussée des cimetières
Pourtant rien n?est inconnu
Sous les tergiversations de la logique
Pourtant rien n?est étrange
Sous l?ensemencement des spermatozoïdes

Quand l?on est rendu à l?être
Quand l?on est rendu à soit
Tout le spectacle est obstacle

Les jus des mamelles
Les sucs des lèvres
Saupoudrent les réunions
Tentant de juguler
Cette situation critique

Si la parole ne meurt?
Elle demeure solitaire
Ingrate et stérile

Mais la mort de la parole
Ressuscite les zèles torturés
Pour des horizons planétaires

Majestueusement et sûrement
L?épouse parole parlée
Manifestée du Dieu Tout-Puissant
Convolera en douce noce

Quand tout sera en ordre
Les dieux révélés
Entonnent les cantiques de foi

L?espoir renaît de ses cendres
Puisqu?ils ont reconnu
Leur indestructible position

Pourtant tout a lieu
Aux yeux des Thomas
Dans les conciliabules
Des suppositions hérétiques

Pourtant rien n?est obscur
Malgré les cimetières
Malgré la raison
Malgré le doute

Tout est clair
Dans la simple présence
Des doigts de la Révélation



Mesdames, Messieurs les Ministres
Colporteurs d?inerties
A d?insensibles martèlements des haches

Que savez-vous de l?ostensible force ?
Que savez-vous du mystérieux embonpoint
Qui camoufle les égoïsmes ?

Croyant tordre le cou
Aux fausses doléances
Par-dessus l?extrême délicatesse
Et le mépris des races populaires

La révoluttion reste inconsidérée
Sous la turbulence des hécatombes
Le développement reste martelé
Sous le fonctionnement des clans

La parenté a hérité
De tous les domaines nationaux
Le peuple est rudoyé
Sous la dureté des rochers

Le temps s?enveloppe de fleurs
Malgré le bruissement des oiseaux
Le petit manguier produit

D?énormes calebasses incolores
Malgré l?énergique opposition
Des moyens synonymiques

Tandis que l?être déploie ses ailes
Admirées par le mensonge des goyaviers

Le Kaïlcédrat du poulailler s?installe
Solitaire caressant
Les touffes de cheveux

Messieurs et Dames ministres
Dites-nous vos projets salutaires
Dites-nous vos attentes,

Dites-nous votre histoire
Avant que le verdict ne résonne
Sur vos paupières ensoleillées

Ils nous ridiculisèrent.
C?est bien vrai aujourd?hui
Comme hier
Qui êtes-vous ?

Le peuple ressasse
Les légendaires particularismes
Humilié par la camaraderie des tares

La révolution n?est pas pour aujourd?hui
Pour demain peut-être?
Les pages rougissent de haine
Parmi les feintes des clientèles

Les louanges retentissent vigoureusement
Sur les doigts du village

Pendant que le fils honoré
Par la patrie
Fait son entrée
Discriminatoire

Dans le cercle très fermé
Des sauveurs des clans

Mesdames, Messieurs
Les promus
Demain n?est pas passé

Avancez au devant
Du peuple
Jamais au devant du clan

Pour fonder l?éternité salvatrice
De l?humanité humanitaire
Sous les couleurs nationales

Inutile d?attendre les protestations
Des armées victorieuses d?Afrique
Inutile d?être prudent

Pour dresser les commandements
Initiatiques des ancêtres
Pourchassons les messages ambigus

Qui murmurent
A l?approche des hiboux
Qui tramaient les campagnes

A la mélancolie des nuits obscures
Qui baignèrent la nudité monocorde
Des premières journées
Qui chaussèrent

Les babouches vestibulaires
Des canetons
La sagesse ancestrale

Franchit les seuils
Des Sarés
Massacrée dès l?entame
De la dictée cérébro-spinale
Des temps modernes
De jour en jour

Les sagaies envoûtées
Désolent les livraisons anciennes
Déshabillant les s?urs chères

A l?aveuglement de l?univers
Si la parole ne meurt
Elle demeure inefficace

Pleine de mélange, hybride.
Malgré le cheminement
Des bras du Tout-suffisant.

Oh ! Que voulez-vous ?
Laissez-moi plonger
Au plus profond
Des eaux...



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