Resumo de La Saison Des Cerisiers En Fleurs

L?auteur s?est inspirée de la vie de sa mère pour écrire cette chronique familiale à travers l?expérience de femmes japonaises.
Du début du xxème siècle jusqu?à la deuxième guerre mondiale, cette saga nous fait découvrir la vie quotidienne de ces femmes sur quatre générations: Kei, la grand-mère représente la tradition féodale de la société japonaise qui considère la femme comme une jolie poupée d?abord sous l?autorité du père puis celle du mari. le mariage apparaît comme l?un des piliers fondateurs de cette société régie par des lois ancestrales ponctuant la vie de ces hommes et de ces femmes.
Ayako, sa fille tant admirée pour sa beauté et très respectueuse des codes sociaux, épouse l'homme choisi par sa famille. Elle élève trois filles, Takeko, Haruko et Sachiko, dans le but de les marier à leur tour selon les règles de la société. Les cérémonies du thé et du kimono font partie intégrante de leur éducation les préparant à devenir des épouses exemplaires. En effet, la société japonaise ne leur reconnaît pas le droit d'exercer un métier ou de choisir un mari.
Courageuse et indépendante, Haruko, ne réussira cependant pas à s'opposer au poids des traditions. Elle se verra refuser la carrière de médecin et devra épouser un mari imposé par sa famille.
Mère à son tour, Haruko comme bien d'autres femmes japonaises, subira de plein fouet, les conséquences dramatiques de la guerre. Sa lutte pour survivre dans la cité en ruines l'obligera à évoluer. La guerre, si elle amène son lot de misère en détruisant les principaux piliers de la société traditionnelle japonaise, permet aussi à ces femmes d'évoluer. Ne pouvant plus compter sur l'argent et sur les richesses transmis au sein de familles grâce aux mariages arrangés, Haruko comme d'autres veuves ou épouses de son rang, envisage de travailler. La rencontre avec l'ennemi américain ainsi que l'ouverture de la société japonaise sur l'extérieur grâce à la poursuite d'études de la jeunesse en Europe ou aux Etats-Unis permettent une ouverture des mentalités. La vision de la femme est amenée à changer et Haruko peut espérer des jours meilleurs à travers la réussite et l'évolution de ses propres filles.
Le découpage du roman montre le changement brutal de la société japonaise. La première partie concerne les règles sociales autour du mariage arrangé, le rythme des saisons ponctuant la vie des gens et le rôle de la femme. La deuxième partie montre les conséquences économiques et morales de la guerre sur une société figée. La troisième partie offre une ouverture sur l'avenir grâce à la lutte de ces femmes qui semblent avoir plus d'aptitude à s'adapter que les hommes. On peut remarquer d'ailleurs que beaucoup d'hommes dans le roman meurent à la suite de maladies ou de blessures mortelles pendant la guerre. Face aux changements de la société, ils restent souvent bien impuissants. La vie de Haruko est d'ailleurs elle-même marquée par ces morts successives, celle de son petit frère d'abord puis celle de son mari à la fin du roman.
Il ne s'agit pourtant pas de rejeter totalement la société traditionnelle japonaise puisque le roman se termine par une cérémonie du thé pendant laquelle Haruko se remémore une scène de contemplation avec sa grand-mère Kei. La vision d'un cerisier en fleurs, annonçant le bourgeonnement de jeunes feuilles, est une note d'espoir, faisant de la femme japonaise le symbole de la continuité entre tradition et nouveauté.
L'auteur a su parfaitement intégré les descriptions détaillées de rites et des coutumes au récit, nous permettant de mieux saisir de l'intérieur la vie d'une société qui peut nous sembler archaïque et aussi de mieux comprendre une philosophie de la vie qui nous est souvent étrangère.

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