Fis Ou Malheur Algérien! (6)
(Assafou)
Les remords jouaient avec mon âme. N?avais-je pas, à un moment de ma vie, l?intention de tuer? N?étais-je pas resté passif devant des crimes commis contre mon pays? Que ferais-je si j?étais contraint de m?impliquer réellement dans cette sale guerre qui se prépare? Que ferais-je, si j?étais contraint de m?entretuer avec un un compatriote, criminel soit-il? Devrais-je Le tuer ou me laisser tuer? Qui me donne le droit de juger les autres? Enfin, qui nous donne le droit de tuer un être humain, même s?il était impie? Toutes ces questions m?ont réveillé après de longues années de sommeil. En me renvoyant à la religion elle-même, je me trouve bon à l?enfer! Le Coran, n?a-t-il pas dit explicitement : «La vérité est de votre dieu. Que celui qui le veuille croie et que celui qui le veuille renie?» Je me demandais, comment un Musulman ose-il priver un être humain de sa liberté, même celle de renoncer à la foi? Je me suis caché la tête pour essayer d?interpréter mon rêve. Au souvenir que je venais d?entendre un coup de feu, j'ai rouvert mes yeuxet je me suis mis deboutcomme si je m?apprêtais à me sauver. Je voyais les détenus s?agiter nerveusement et les plus curieux regardaient à travers les fissures des fenêtres. Tout à coup, nous entendions des cris «d?Allah Akbar». - Quoi, qu?y a t-il, demande-je à un jeune détenu que je ne connaissais pas encore? - C?est le Djihad mon frère, le Djihad! Cette fois c?est le vrai, répond-il dans une euphorie inquiétante! C?est parti pour de bon et rien ne peut l?arrêter! Des centaines de morts dans les rangs des tyrans, des batailles à travers tout le pays et même au pays des Kabyles! Pays des Kabyles! Pour le jeune barbu, le pays des Kabyles se limitait aux rochers du Djurdjura. Il était content que qu?il y ait des morts au sein de l?armée. Lui et ses pairs ont dû oublier que: «Si deux Mouslims s?entretuent, l?assassin et la victime, tous les deux en enfer (Hadith)» J?ai tant aimé le crier tout haut pour le faire entendre, mais je n?osais pas, de crainte d?être traité de lâche. Je ne réalisais pas encore que trop de silence ferait de moi un complice! A ce moment-là, je me suis rappelé une proposition des autorités pour aspirer à la libération: Signer un engagement, que je m?abstiendrais à toute activité politique. Tout s?embrouillait dans ma tête, m?enfonçant, de plus en plus, dans le noir. Coincé entre ma peur pour ma famille en restant en prison et ma crainte de me mêler à cette gangrène qui rongeait mon pays, il n?était pas facile de me décider.
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