L''art D''aimer,la Passion De Souffrir
(H''Brown)
Extrait du roman: ?l?art d?aimer la passion de souffrir? (déjà en librairie)(http://www.hbrown.unblog.fr) Une intuition féminine la conduisait dans les pièces de la chambre; et à sa grande surprise, un choc énorme arrêtait de faire battre son coeur, et elle tombait comme si une force la repoussait ou comme si quelque chose la déséquilibrait. Elle avait ouvert par curiosité le rideau de la douche et retrouvait son époux non pas avec une autre femme, mais sans lui-même. Ses membres ligotés, ses yeux blanchis, sa chair durcie: il était mort! Elle demeurait immobile quelques secondes et posait une main contre sa bouche, sûrement dans le but d''éviter de s''affoler. Mais l''émotion était trop forte, le choc était trop brusque à en couper son propre souffle. Instinctivement, elle se mettait à crier et à pleurer comme une religieuse qui a eu une vision trop forte ou qui n''a jamais fait l''amour de toute son existence. Elle se précipitait de délier son époux de sa cravate et de ses cordes, mais elle ne parvenait à ne rien faire parce qu''elle était plus qu''affolée. Elle alertait tout l''hôtel par ses cris, on accourait voir ce qui se passait. La pauvre femme! Elle ne se maîtrisait plus et on ne la maîtrisait pas. Déjà qu''elle se rendait coupable de ce suicide parce qu''elle avait disputé son époux pour si peu. Si elle n''avait pas professé toutes ces menaces de divorce, se disait-elle, il allait selon toute probabilité être encore en vie. Elle transformait ses pleurs en une veillée mortuaire, exprimant toutes ses émotions à pleins poumons. Elle avait perdu son homme, observait son cadavre qu''elle remuait et secouait sans pourtant qu''il puisse lui répondre; ses enfants devenaient des orphelins de plein droit. La vie allait indubitablement changer pour elle, le seul homme qu''elle avait pu aimer venait de se suicider. Elle allait finir ses jours toute malheureuse à faire le deuil d''Alex. Cependant, elle pouvait s''attendre à toucher un capital décès suite à la mort de son époux, en espérant toutefois qu''ils avaient souscrit à cette assurance qui incite à tuer pour toucher de l''argent suite à la disparition de l''assuré. La police arrivait sur les lieux du suicide dans le but de faire un constat et de poser des questions ennuyeuses à celle qui prétendait ne pas être présente, pendant que cela s''était produit. En l''espace de peu de minutes, ces mouches qui sentent le cadavre de loin, ces chiens errants qui attendent la proie à renifler se pointaient à leur tour à l''endroit où le mort s''était cravaté; les journalistes affluaient et osaient enquêter sans répit et sans respect pour la victime ou pour son épouse endeuillée. Ils fouinaient à la recherche d''informations précises et étaient prêts à tout pour obtenir ce qu''ils cherchaient.les journalistes sont des machines qui rapportent tout se qui passe devant leur objectif. Ils sont prêts à tout pour attenter à l''intimité d''autrui afin d''obtenir une information, aussi banale soit-elle. ?Mon séjour sur terre n''a été qu''un désastre, il ne vaut pas la peine de le prolonger sous ses astres.?Après deux jours de réflexions et deux nuits de terreur, Nora se décidait en définitive de concrétiser la folie qui mûrissait déjà dans son esprit. Elle rejoignait discrètement Alex dans sa tombe, à la couverture du monde. Elle causait avec le mort qu''il fut, persuadée à nouveau qu''il était présent et qu''il la captait. -Je connais tes pensées et je sais que tu veux que je te rejoigne dans le monde mystérieux où tu te trouves à l''instant où je te parle. C''est pourquoi je suis venue ici, avec l''intention de renouer nos amours avec toi et de revivre comme au bon vieux temps. On ne se lassera jamais l''un de l''autre, et ce, en dépit de l''éternité qu''il fera. qui plus est, il n''y aura plus personne en travers de notre chemin pour nous empêcher de nous aimer comme il se doit. Prépare-toi à m''ac. Nora sortait lentement un poignard de sa poche et le serrait fermement dans ses deux mains d''ange. La peur au ventre certes, mais le courage dans l''esprit, elle se le plaçait sur la poitrine, à l''endroit où loge le c?ur. Après avoir pris une bouffée d''air et après avoir fortement expiré, elle se l''enfonçait sans difficulté, sans anesthésie ni regrets en plein dans son c?ur. Elle se perçait la cage thoracique, la douleur l''habitait et elle poussait un grand cri pour la contenir; puis des petits gémissements par la suite pour mieux savourer son suicide. Toute la lame transperçait sa poitrine, jusqu''à ce qu''elle meure à petit feu d''hémorragie. Méthode de suicide que lui avait sans doute suggérée le médium, ce fou à la magie morte et pourrie. Le sang jaillissait comme un baril de pétrole percé, elle perdait connaissance dans la douleur. Les mouches percevaient l''odeur qui infectait les lieux et venaient se régaler sur le repas tendrement assoupi et offert. L''amour l''emportait, la mort l''accueillait. Elle était morte pour son amour, elle était morte par son amour. La mesure de l''amour c''est la démesure.
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