Un peu poussé par le destin, j'ai acheté ce bouquin. 'Le parfum': titre envoutant tout autant que peut l'être l'odeur d'une personne dont on ne peut se passer. La couverture du libre 'éditions Livre de poche) présente le tableau d'une femme nue endormie avec moults drapés de la Renaissance. Tout cela concourrait à me faire penser à un roman sensuel et je ne voulais rien croire au résumé: l'histoire (réelle!!) d'un tueur en série au XVIIIème siècle. Je continuais à rester dubitative dans ma lecture car une fois le premier meurtre perpétré, notre héros (gloups!) ne récidivait pas ... Amateur d'assassins psychologiquement dérangés, rassurez-vous: tout se déchaîne sur la fin. Mais avant l'auteur aura exposé le chemin iniatiatique de Grenouille, le personnage principal: sa naissance étrange, son enfance dramatique et son don, son talent qu'il aura appris à exercer: une faculté olfactive impressionnantes! Süskind est un grand écrivain: il capte l'attention du lecteur. Quand on commence, on ne s'arrête plus. C'est de la lecture plaisir. Il y a très peu de dialogues: ce sont de longs paragraphes de description qui succèdent à d'autres longs paragraphes. Mais c'est fluide. Süskind fait preuve d'érudition (description de l'extraction artisanale du parfum) mais sans emphase ni étalage, sans alambiquer l'histoire. Cette science enrichit le récit. Cet homme, Grenouille pourtant ne cesse de paraître un inconnu pour moi: dans le sens où je ne suis pas effrayée de pouvoir le rencontrer dans ma vie, mais malgré tout effrayée par ce qu'il était, ou ce qu'il incarne. C'est un être de fiction. Je crois que Süskind l'a rendu très humain et très attendrissant. C'est un génie et souvent aux génies, on leur pardonne tout...
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